Écartèlements
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Avec ‘La vraie famille’, Fabien Gorgeart porte un regard assez conventionnel sur la famille et n’arrive pas à en tirer quelques idées originales. La force de ce long métrage vient des acteurs qui livrent de belles prestations. Heureusement, quelques bonnes scènes viennent rehausser la sauce.
Anna, 34 ans, vit avec son mari Driss ; ses deux garçons Adrien et Jules ; et Simon, un enfant placé quand il était bébé chez eux par l’Assistance Sociale et qui a maintenant 6 ans. Un jour, Eddy, le père biologique de Simon exprime le désir de récupérer la garde de son fils. C’est un déchirement pour Anna, qui ne peut se résoudre à le laisser partir.
Le film commence mal par d’interminables et inodores scènes de vacances. Les scènes convenues s’enchaînent sans inventivité. Le metteur en scène n’a rien trouvé à montrer qui ne sorte de l’ordinaire : la famille à la piscine, la famille au camping, la famille à la maison. La cerise sur le gâteau arrive quand la famille court au ralenti dans la maison. Ajoutons que la mise en scène est assez plate.
Le film s’améliore cependant un peu avant la moitié du film. Il est alors acté que Simon quittera progressivement la famille. Les relations entre la famille et le père biologique se tendent. L’assistante sociale ne semble pas se rendre compte des efforts qu’elle demande à la famille en se séparant de Simon. Elle sous-estime la douleur de la mère, causée par la séparation. Là les scènes deviennent intéressantes. Les rapports familiaux se font plus douloureux, les personnages deviennent plus complexes. La mère crie, les enfants souffrent, le père essaye de contenir tout ça.
La plus grande force du film sont ces interprètes. La lumineuse Mélanie Thierry interprète cette femme finement. Elle est dévouée, se sent incomprise, intériorise sa souffrance pour ne pas peiner ses enfants. Elle s’obstine plus que de raison, prend des risques inconsidérés. Face à elle dans le rôle du père, Lyes Salem est d’une étonnante sobriété. Il ne semble rien exprimer, en réalité c’est une vraie carapace qui filtre les émotions mais qui laisse transparaitre son désarroi et son impuissance face à la douleur de sa femme. Il tente de recoller les morceaux.
Le film manque peut-être d’une réflexion ou au moins d’un point de vue sur son sujet. Qui est ‘la vraie famille’ du titre ? La famille biologique ou la famille d’accueil qui a élevé l’enfant et vécu avec lui pendant six ans ? A défaut de répondre à ces questions, le réalisateur offre une jolie fin qui arrachera quelques larmes.
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Créée
le 24 févr. 2022
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