Comment ça vous n’avez jamais entendu parler de ce film ? Bon j’avoue, moi non plus. Sans la médiathèque, j’en serais toujours au même point. Heureux possesseur momentané de ce trésor (primé dans 3 festivals annonce la jaquette), j’ai cherché ce qu’on en dit ici : 3 notes (flatteuses), aucune critique et pas la moindre liste répertoriant le film ! Alors de deux choses l’une, ou bien vous comme moi sommes à côté de la plaque, ou bien il y a un petit souci quelque part… Réalisateur et casting venus d’ailleurs, production, distribution, promotion, que sais-je encore.

Le titre ? Si la vraie vie est ailleurs, elle risque bien d’être nulle part. Même si je sens l’invitation au voyage, je trouve cela bien maladroit.

Comme il faut se méfier des a priori et que le film est plutôt court, je l’ai vu. Il présente trois situations ayant pour dénominateur commun le voyage en train et les rencontres fortuites qu’il peut occasionner. Pourquoi pas. L’écriture du film a été un travail collaboratif entre les actrices et acteurs principaux et le réalisateur, Frédéric Choffat, qui a laissé libre cours à une part d’improvisation. Pour ce qui est de l’interprétation, pas grand-chose à dire, si ce n’est pour louer le naturel du jeu des comédien(nes). Le texte de présentation de la jaquette du DVD commence par « Réalisé avec brio » puis « … des huis clos aux ambiances prenantes, au sein desquelles les êtres humains, leur peau, leur regard et leurs gestes, occupent tout l’espace. »

La mise en scène ? Elle est plutôt classique dans la forme. Je n’ai relevé aucune recherche permettant d’affirmer que ce film ferait preuve d’une certaine originalité dans son traitement. Les histoires ? Quelque part, heureusement qu’il y en a trois, parce que le scénario de chacune est bien léger. Enfin… l’une d’elles est tellement bâclée qu’on a tendance à l’oublier. Selon mon impression, elle se termine en queue de poisson. Une autre est le prétexte à une situation originale due à la fantaisie d’une femme qui, au feeling, entraîne l’homme qu’elle vient de rencontrer dans un défi qu’il lui a suggéré dans l’instant. Pas mal vu, mais la suite n’est malheureusement pas à la hauteur. La dernière histoire a un côté intéressant sur le papier, du genre « et si ? » Et si donc, un homme prenait un train pour se rendre à Toulouse alors qu’il vient de perdre son portefeuille ? On dirait qu’en pleine panique il se trompe également de train et qu’il va ailleurs, disons Marseille. Arrive le contrôleur qui constate sa situation irrégulière et lui annonce qu’il va devoir s’expliquer avec la police à l’arrivée. Alors, la femme installée en face de lui décide de payer les 49,50 euros du billet. Eh oui, comme ça. Le genre de geste qui n’arrive jamais et donc une situation intéressante à exploiter. D’ailleurs ça passe, mais ça ne décolle jamais.

Un petit film décevant malgré de bonnes intentions, le premier d’un réalisateur suisse. Pas la réussite annoncée par la jaquette du DVD. Un manque évident de liant, car les 3 histoires ne sont qu’un prétexte pour faire un long-métrage. A mon avis, le mieux aurait été de faire un court-métrage avec les idées intéressantes en s’arrangeant pour les imbriquer et d’oublier l’histoire creuse.

Au slogan absurde du titre, j’oppose les paroles de la chanson « Né quelque part » 4’ 41’’ de bonheur avec Maxime Le Forestier :

https://www.youtube.com/watch?v=745R36oEuiQ
Electron
3
Écrit par

Créée

le 18 sept. 2013

Critique lue 324 fois

11 j'aime

Electron

Écrit par

Critique lue 324 fois

11

D'autres avis sur La vraie vie est ailleurs

La vraie vie est ailleurs
VODD
6

Les films avancent comme des trains

Ce premier long-métrage est un film choral, où l’on parle plusieurs langues couramment usitées à Locarno (italien, français et allemand) ; c’est aussi un film de voyage, où les personnages se...

Par

le 8 août 2016

1 j'aime

Du même critique

Un jour sans fin
Electron
8

Parce qu’elle le vaut bien

Phil Connors (Bill Murray) est présentateur météo à la télévision de Pittsburgh. Se prenant pour une vedette, il rechigne à couvrir encore une fois le jour de la marmotte à Punxsutawney, charmante...

le 26 juin 2013

113 j'aime

31

Vivarium
Electron
7

Vol dans un nid de coucou

L’introduction (pendant le générique) est très annonciatrice du film, avec ce petit du coucou, éclos dans le nid d’une autre espèce et qui finit par en expulser les petits des légitimes...

le 6 nov. 2019

79 j'aime

6

Quai d'Orsay
Electron
8

OTAN en emporte le vent

L’avant-première en présence de Bertrand Tavernier fut un régal. Le débat a mis en évidence sa connaissance encyclopédique du cinéma (son Anthologie du cinéma américain est une référence). Une...

le 5 nov. 2013

78 j'aime

20