Voir le film

Cette petite famille allemande est décrite comme très commune dans ce film, on jardine, on mange du strudel au repas et on profite du soleil de la fin d’après-midi au détour d’une berge. Un détail important, le patriarche, Rudolf Hoss, était le dirigeant d’Auschwitz Birkenau dont la maison était juxtaposée au camp. 

Ce film, selon moi n’aurait pas pu être tourné il y a encore quelques années car montrer la banalité du mal aurait été encore trop obscène suite aux traumatismes laissés dans l’histoire collective, même si nous ne l’avons pas vécu. Le choix du réalisateur de ne pas dépeindre ces parfaits nazis comme des monstres et montrer l’absurdité de leur quotidien est judicieux afin de montrer que l’horreur peut être beaucoup plus insidieuse qu’on ne le croit. Cette notion de l’atroce est subtile, des détails anodins deviennent soudain plus glauques en les regardant bien : l’engrais des plantes ressemble à de la cendre humaine tout comme la neige habituellement symbolisée comme la pureté pourrait être cette même cendre qui se répand dans ce paysage en apparence idyllique.

L’esthétique du film est froide et aseptisée et se calque sur la rigidité mentale de ses protagonistes. La fin est appropriée en laissant Hoss s’égosiller dans son vomi tel l’abject personnage qu’il a pu être. Après une courte interlude, des images actuelles montre le nettoyage quotidien prodigué au camp, la manière dont cela est filmé donne l’impression que Hoss, malade, a une hallucination où il entrevoit les conséquences du génocide qu’il a engendré dans le futur. Le générique clôt cette expérience en sobriété mais angoisse le spectateur avec une musique lancinante composée de sons éthérés, comme si les voix de ces morts résonnaient en échos pour nous hanter.

kosdksdlsldk
8
Écrit par

Créée

le 1 févr. 2024

Critique lue 53 fois

kosdksdlsldk

Écrit par

Critique lue 53 fois

D'autres avis sur La Zone d’intérêt

La Zone d’intérêt
PatMustard
3

Cannes-ibal Holocauste

La Zone d’intérêt débute par un écran noir de 5 minutes accompagné d'une musique assourdissante qui donne le dispositif du film : on ne verra rien mais on entendra tout. Le camp d'extermination...

le 19 janv. 2024

212 j'aime

9

La Zone d’intérêt
lhomme-grenouille
6

Limites de l’intérêt

Reconnaissons à Jonathan Glazer cela ; ce mérite d'avoir su trouver un angle nouveau pour aborder un sujet maintes fois traité.Parce qu’à sortir en permanence du champ ce qui est pourtant – et...

le 2 févr. 2024

84 j'aime

12

La Zone d’intérêt
Plume231
7

Derrière le mur !

L'introduction, avec un écran noir qui dure, qui dure, accompagné d'une musique stridente, annonce bien la couleur, La Zone d'intérêt est une expérience aussi bien sonore que visuelle. Ben oui, parce...

le 31 janv. 2024

70 j'aime

10

Du même critique

Breakfast Club
kosdksdlsldk
1

j'ai vomi le ptit dej

Apparemment ce film aurait marqué une génération, vu de la mienne, je trouve ça cliché et désuet. Je raffole des films un peu niais portant sur les adolescents dans des lycées américains avec tous...

le 21 juil. 2020

2 j'aime

Priscilla
kosdksdlsldk
6

Elvis le groomer

J'attendais ce film avec impatience en éspérant de la part de Coppola un regard plus critique sur la relation choquante que Elvis entretenait avec une collégienne que le biopic du chanteur réalisé...

le 24 janv. 2024

1 j'aime

1

Madeline's Madeline
kosdksdlsldk
8

Crève coeur

Madeline, une adolescente en situation de détresse mentale et harcelée à l’école trouve du réconfort dans une troupe de théâtre ou elle évolue comme la plus jeune actrice de l’équipe et trouve...

le 10 mars 2024