Après l'exécution de Lacenaire, Francis Girod revient sur la vie de ce criminel insolent et romantique, sur les forfaits qui l'on conduit à la peine capitale, comme vers un suicide. Enfant rebelle déjà, écoeuré par la bourgeoisie familiale et les institutions en général, Lacenaire se fourvoie dans le crime moins par goût, semble-t-il, que par une réaction hostile à la société.
A vrai dire, le portrait est malaisé parce que Girod donne très peu d'indices psychologiques, en tout cas pas assez significatifs. Cette lacune contribue à renforcer l'esprit de comédie du film et témoigne de la volonté de voir en Lacenaire un personnage singulier plutôt que complexe. Cet homme qui trouve grace à la guillotine une brillante porte de sortie, ce comédien malicieux autant que cynique, conserve trop de zones d'ombre, cependant, pour être véritablement attachant ou captivant.
Girod associe, substitue parfois, la dérision au drame (on se rappelle ses biographies très personnelles de la Banquière et de René la canne) mais sa mise en scène, succession d'anecdotes et mélange de périodes, nous place devant un récit éclaté et sans unité.