Saorise fait sa crise

Attention, je spoile légèrement le film

Vous souvenez - vous de la première fois que vous avez quitté votre famille pour aller faire de grandes études ? Moi, je me souviens très bien et c'était très calme. Je savais dans quelle université allée et ce que j'y ferai (même si mon choix était par défaut avec le recul). Mais si c'était le contraire ? Et bien c'est ce qui m'est arrivé comme Saorise Ronan dans ce film. Il faut dire que je me suis retrouvé en elle. Mais est-ce que pour moi ce film est u chef d'oeuvre pour autant ? Non bien sûr mais il est très sympathique.

La réalisation de Greta Gerwig.

Je ne connais pas Greta Gerwig actrice ou réalisatrice. Mais je la verrai sans doute dans le prochain Wes Anderson. Ce film est assez sympathique dans sa réalisation, mais ce n'est pas non plus la folie (et la voir concourir à l'Oscar de la meilleur réalisatrice avec des pointures comme Guillermo Del Toro et Christopher Nolan alors qu'a coté on a Jordan Peel et son Get Out, cela me fait doucement sourire, c'est à se demander où ils ont caché l'invitation de Steven Spielberg parce que même avec un film vite ficelé comme Pentagon Papers, il arrive à tenir la route lui !). Il y a quand même des plans inspirés et plutôt sympa et des idées de mises en scènes, et d'autres que j'ai trop vu dans des productions de ce genre. Lady Bird en terme de réalisation reste très conventionnelle même avec des plans qui donnent pas mal de force au métrage. La musique de Jon Brion n'est pas mal non plus. Mais le film ne vaut principalement que pour ses personnages qui vont du basique, à l'attachant, mais aussi à l'irrésistible.

Saorise Ronan se rebelle

Lady Bird alias Saorise Ronan est vraiment le principal centre d'attention du film. Saorise incarne bien le personnage en la rendant à la fois attachante, même quand elle est suffisante, hautaine et odieuse. Au fond, il s'agit d'une adolescente qui chercher la reconnaissance de sa mère autoritaire et et veut aller à l'université qu'elle souhaite. Malgré le faite qu'elle soit une fille brillante, elle est toujours à la recherche d'une meilleur part que ce soit en terme d'amis ou d'amoureux. Mais elle demeure une fille lucide capable de voire de se rendre compte de ses erreurs et de les accepter, et d'avoir de temps en temps des sursauts d'humanité et de pragmatisme.

Marion McPherson (Laurie Metcalf) est la mère de Christine "Lady Bird" qui travaille dure en tant qu'infirmière alors que son mari vient de perdre son travail. Elle est certes dure et sévère, mais cela est un masque afin de cacher qu'elle est fière de sa fille et a peur des choix qu'elle pourrait faire. Elle ne semble pas atteinte des excentricités que Lady Bird peut faire, et ses remarques sont assez étonnants, mais normales pour une mère. Elle peut paraître dure mais reste une bonne mère malgré tout.

Larry McPherson (Tracy Letts qu'on vient de voir dans Pentagon Papers) est le père plus tolérant de Lady Bird. Un peu en retrait, il cherche toujours à faire plaisir à sa fille et à tempérer ses hardeurs. On le voit peu avec Marion mais la dernière scène montre tout l'étendu de leurs relations. C'est un personnage sympa et prêt à tous les sacrifices pour que sa fille réussisse

Danny O'Neill (Lucas Hedges de Moonrise Kingdom et ...de 3 Billboards ? Attendez c'est quoi ce casting consanguin ?). Il joue le premier petit ami de Lady Bird et qui se retrouve être ...homo ! Ouais, le gars avec la tête de premier de la classe et gendre idéal est gay (bon je spoile ok...mais j'aurai du le voir venir). Mais c'est un ami qui se trouve être mal dans sa peau mais que Lady Bird acceptera. Il faut reconnaître que la belle a surtout flashé pour sa maison.

Kyle (Thimothée Chalamet d'Interstellar et ...de Call Me By Your Name ? Bon ok stop, cela sent le piston ou quoi ? Ils ont tourné dans ses films juste pour être assuré d'avoir un Oscar c'est pas possible !) est le rockeur un peu anarchiste à la limite du clichée avec Lady Bird aura une relation plus forte (j'entends vraiment plus forte), mais elle se rendra compte du personnage fade qu'il est très rapidement (l'acteur joue tellement bien le personnage fade. Curieux de voir ce qu'il vaut dans Call Me By Your Name qui ne m’intéressait pas des masse).

Et c'est tout comme personnage intéressant. Parce que le reste, ils sont très fonctionnels. On a la bonne copine amoureuse d'un prof que Lady Bird va laisser tomber avant de renouer leurs amitiés (le film a raté l'occasion d'en faire un couple lesbien mais de s'en tenir à la bromance) alias Julie ( Beanie Feldstein) , Père Leviatch joué par le meilleur ami de Denzel Washington dans Fences (Stephen McKinley Henderson ), la lolita de l'école Jenna (Odeya Rush) , la religieuse stricte mais qu'au fond est assez maternelle Sœur Sarah Joan (Lois Smith la sympathique Meg de Twister...et la scientifique de Minorty Report ?) et les frères adoptifs grunges et latinos (salut Trump !) Miguel (Jordan Rodriguez) et Shelly Yuhan (Marielle Scott ) qui est..je sais pas. Es-ce qu'elle est sa soeur adoptive ou sa belle soeur, ce n'est pas précisé

Pourquoi Lady Bird ?

Déjà, il va falloir que je regarde les vidéos, car je n'ai pas trouvé de bonnes réponses. Beaucoup vont me dire parce qu'elle n'accepte plus son prénom et qu'elle veut prendre son envol. Et si on voit le film au premier degré oui. Lady Bird, élève dans un lycée privée catholique, s'émancipe, fait des erreurs, se réconcilie avec sa famille arrive par force de détermination à obtenir de ce quelle veut et une fois qu'elle a obtenu, reste seul et ressent pour la première fois la peur du lendemain. Sur le papier c'est un bon message et le film est particulièrement bien raconté. De plus, on peut très facilement s'identifier à elle. Le problème est que la symbolique de son surnom fait qu'au final, il était clair que l'histoire ne serait pas si captivante que ça. Si vous taper Lady Bird sur internet, 2 images vont venir immédiatement. La première étant l'image d'une Coccinelle à 7 Points qui est un symbole de chance et est appelée aussi chez nous "la Bête à Bon Dieu", "bestiole ou oiseau de la Vierge", « scarabée de Marie », « poulette de la Madone », ou Lady Big voire Lady Bird au Royaume-Unis . Avec cette interprétation, on a un sacré contraste entre une fille qui possède un nom synonyme de bon présages alors qu'elle fait tout ce qu'il faut pour assurer son avenir en dépit de sa mère plus strict et de ses frères et sœurs adoptifs vraiment blasés. Du coup, on guette le moment où elle va fauter ...mais ça n'arrive jamais. Narrativement, cela peut être frustrant parce qu'au final elle a se qu'elle veut et se rend compte de ses erreurs et de ce que les autres sont vraiment et s'en sort sans vraies casses. Mais dès le départ, c'était impossible qu'il lui arrive malheur dans ce film vu que c'est une Lady Bird ! L'autre image est que Lady Bird est aussi le surnom de la femme de Lyndonn Johnson, le président des Etats-Unis qui a succédé à J.F Kennedy. Vous voyez où je veux en venir. Dès le départ, elle était destinée à réussir, à ce que tous ses problèmes aussi grands soient -ils ne deviennent que des petits problèmes au final. Mais on ne retient que cette image là, celle d'une fille qui veut prendre son envol, en devenant une adolescente à la limite de l'odieux et du détestable, mais qui parvint à évoluer et à voir qui sont ses vrais amis. Ce qu'elle souhaite est ce que tout le monde souhaite, la reconnaissance de ses proches. Et c'est ce qu'elle a eu indirectement au final. Ainsi, l'acceptation de son prénom Chistine vient du faite qu'elle a toujours su que sa mère l'a soutenait en secret. Bref, on a une histoire touchante mais que si on voit au premier degré, on a l'histoire d'une Mary Sue qui regrette d'être une Mary Sue, alors qu'en fouillant, elle plus profonde que ça, surtout quand on voit qu'elle passe par tous les stades de l'adolescence.

Film à Oscar ?

J'ai envie de dire oui, mais étant donné que c'est un film grandement inspiré de la vraie vie de Greta Gerwig, j'ai de sérieux doutes. Bien que le film soit un bon film assez burlesque par moment,le film ne trouve clairement son intérêt que si on s'attache vraiment au personnage principal. Sinon, le film demeure assez quelconque de part son histoire et le faite qu'on a une héroïne clairement écrite comme une Mary Sue n'aide pas , sans qu'elle soit détestable. Si j'ai un peu apprécié le film est que je me suis reconnu dans son parcourt (oui, j'ai été dans un lycée privé catholique et je me suis retrouvé tout seul et perdu au début à l'université), bien que je n'ai pas fait le cinquième des bêtise qu'elle a fait. Du coup, je doute que le film remporte l'Oscar quelque soit sa catégorie. Mais bon, je verrai le 4 Mars !