Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est un sujet abondamment traité au cinéma. Cela fait sens, il s'agit d'un passage obligé, avec une touche nostalgique et souvent doux-amer, auquel nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre, et qui permet d'explorer une vaste gamme d'émotions et d'introspection. La question est alors, comment apporter sa touche personnelle à ce style d'histoire ?
"Lady Bird" tire son épingle du jeu et se démarque sur plusieurs points.
Déjà, Saoirse Ronan, une des plus grandes actrices de cette génération. Comme dans chacun de ses films, elle parvient à se fondre dans son rôle et à nous faire ressentir toute l'authenticité des émotions du personnage qu'elle incarne. Tout en naturel, tout en douceur, tout en subtilité, c'est toujours autant un plaisir de la voir évoluer sur grand écran, surtout quand elle tient le rôle principal. Laurie Metcalf elle est aussi rayonne dans ses rapports avec sa fille, et la relation entre les deux se situe bien entendu au centre du film.
Néanmoins, on retiendra "Lady Bird" aussi et surtout pour la sensibilité de la mise en scène et des dialogues de sa réalisatrice, Greta Gerwig. Très scène indé dans son montage et son éclairage, elle joue ici surtout sur l'authenticité et la tranche de vie, en nous laissant ressentir par nous-même les émotions. Chaque petite scène construit et développe la personnalité de l'héroïne, qui fait des erreurs, se montre entêtée et rebelle, mais apprend de ses faux pas et grandit irrémédiablement.
Ce film ne cherche pas à nous faire rire ou ressentir à tout prix, il nous invite simplement à suivre une fille bientôt femme attachante et qui cherche encore sa voix et sa voie. De nous à en tirer ce que nous y verrons par rapport à nos expériences et notre sensibilité.
Au final, "Lady Bird" est un film difficile à chroniquer, car la force de son propos tient dans la parfaite osmose créée par la réalisatrice et tout l'équipe qui l'entoure. Il en résulte un film tendre et naturel, qui émouvra ceux qui sont sensibles à ce passage difficile et apprécient la nostalgie douce-amère.