Greta Gerwing, réalisatrice et actrice d'un cinéma ultra indépendant revient avec sa seconde réalisation. Lady Bird, au summum de l'adolescence rêvant d'interdits, de garçons, d'amitiés éternelles, de partance pour la Big Apple loin de son Sacramento natal, est d'une émotion rare. Elle touche à nos souvenirs anciens, quand on goûtait à nos premiers rencards, nos premiers baisers, nos premières cigarettes.
Saoirse Ronan, l'héroïne du long-métrage, insuffle une liberté fulgurante et un désir de cinéma impressionnant de justesse. Les personnages secondaires, sa famille et ses amis jouent un rôle essentiel également, comme des planètes gravitant autour d'un astre solaire : Lady Bird.
La réalisatrice américaine déconstruit avec perfection "l'american dream" en donnant à ses personnages des faiblesses riches de sens. La mère est infirmière et a du mal à joindre les deux bouts. Le père vient de perdre son emploi. Le frère et sa copine travaillent en tant que caissiers dans un petit magasin. Et Lady Bird est fasciné par une fille de son lycée qui a la peau parfaite grâce aux UV ; elle rêve d'être aussi populaire qu'elle pour se faire une meilleure place dans la société. De plus, Greta Gerwing caricature un maximum l'éducation américaine dans les lycées religieux, ce qui est assez ironique et jouissif à voir.
Lady Bird est un film âpre, sensuel et extrêmement juste même dans sa bande son.