Ce premier film de Greta Gerwig est un joli portrait d’adolescente incarnée par une Saoirse Ronan toujours parfaitement juste, touchante et attachante. On la suit dans ses démêlés amoureux ou familiaux, ses relations amicales, ses désillusions, ou dans ses rêves de nouvelle vie à New-York.
Lady Bird (surnom dont elle s’est elle-même affublée) s’ennuie et se sent comme un oiseau en cage, entre son lycée catholique de Sacramento et sa mère-courage possessive (confrontée aux difficultés financières et cumulant les jobs pour s’en sortir) obstacles à ses ambitions artistiques. Greta Gerwig se garde pourtant de porter un jugement ou de moquer les travers et le manque de modernité de cette ville de Californie dont elle est originaire et pose sur ses habitants un regard tendre et nostalgique.
Elle a retenu de ses passages dans les films de Noah Baumbach (son époux à la ville) le côté introspectif, les dialogues bien écrits et les seconds rôles soignés (dont Thimothée Chalamet en faux rebelle bourgeois et vraie tête à claques) de ses productions indépendantes tout en y ajoutant une dose de sensibilité et d’autobiographie ( impossible de ne pas y voir le propre parcours de la réalisatrice).
Son film est un beau récit initiatique et une ode pleine de délicatesse à la jeunesse, la famille et l’amitié.