Quatre ans après le difficile et froidement accueilli INLAND EMPIRE, David Lynch met sa caméra - ou ce qu'il en reste - au service de Dior pour un court métrage promotionnel d'un sac, le Lady Dior dans sa version bleue. Produit de luxe plus que produit usuel, on achète "un Dior", "un Longchamp", "des Louboutin", quelque soit le nom particulier du produit c'est toujours l'image du groupe qui ressort (preuve en est la taille de police utilisée sur les affiches), la publicité proposée par Lynch s'aligne sur cette volonté de mettre en valeur une marque. On ne verra que très peu le sac mais l'on sait qu'on regarde "un Dior".
Sur les quinze minutes qui s'égrènent ici, David Lynch montre du David Lynch en version condensée, "un grand bazar" de ce qu'il savait autrefois distiller subtilement sur plusieurs films : la fixité froide des plans de Lost Highway juxtaposée à des caméra épaules malhabiles rappellant le susnommé Inland Empire, des flous, une obturation minimale, des brumes et éclairages artificiels, une rose bleue (celle de Twin Peaks), conglomérat de dialogues à mystère...
Les images s'enchaînent sans parvenir à former un tout, au point de douter de la véritable présence du cinéaste sur le projet.