Top of the Lake
7.3
Top of the Lake

Série SundanceTV (2013)

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Élisabeth Moss est à ''Top of the Lake'' ce que Jodie Foster est au ''Silence des Agneaux''. Profondément blessée dans son enfance, le personnage de Robin Griffin comme celui de Clarice Starling s'immerge corps et âme dans ses investigations, prêt à tout pour se débarrasser des craintes et des angoisses passées. La ressemblance pousse jusque dans le physique et les mimiques des deux jeunes femmes, brunes au yeux clairs, sportives et particulièrement douées en relations humaines. Ici, Robin Griffin se retrouve face à un enquête difficile aux nombreuses fausses pistes et aux acteurs improbables, laquelle la rapproche toujours plus du souvenir de sa propre agression, quinze années auparavant. La disparition de la jeune Tui, enceinte, n'est alors qu'un prétexte à l'élaboration de cette intrigue profonde et soignée.

Jane Campion parvient à placer en symbiose deux environnements d'apparence opposés : le paysage luxuriant d'une nature paradisiaque, presque primaire, et l'existence humaine tiraillée entre illusions et violences. La caractérisation des lieux est à ce titre très marquée, les locaux aseptisés de la police locale, le Lac et les forêts habitées par des légendes, la pièce aux murs bruns où se trament de funestes activités, ou encore la chambre de Jamie, collectionneur d'ossements. Le camp de repos formé par ces quelques femmes désabusées semble alors à l'image de cette conciliation : sans abandonner le confort occidental contemporain qui défigure l'emplacement choisi, elles recherchent vainement une voie à leur vie en l'ancrant pour un temps dans ce morceau de Paradis, au beau milieu de la Nouvelle Zélande. Aveuglées, elles suivent sans remise en question la chef de camp, Holly Hunter en gourou tantôt affolante, tantôt rassurante.

La thématique de la femme est sans aucun doute la plus présente au sein de Top of the Lake, tant sur le plan narratif – viol, machisme, puissance masculine – que symbolique – le Lac dans lequel Tui s'immerge pour se purifier de son agression (en serrant les poings tel un fœtus dans le liquide amniotique), la nature où elle se réfugie pour enfanter – elle forme un tout triomphant nous rappelant sans cesse qu'elle est l'origine du monde.
Pointofview
9
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le 30 mai 2013

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15 j'aime

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