Adapté de la seconde version du roman de D.H. Lawrence – Lady Chatterley et l’homme des bois – Lady Chatterley est une magnifique histoire d’amour, un film de corps, de faune et de flore.
Pascale Ferran, cinéaste rare, qui réalisa aussi les beaux Petits arrangements avec les morts (1994) puis Bird People (2013), filme ce petit bout de terre avec une grâce infinie : on y entend les arbres se murmurer des confidences, on y voit tout un bestiaire évoluer indéfiniment.
Eléments qui déteignent sur ces deux personnages, la femme d’un propriétaire terrien, recluse et délaissés, et un garde-chasse rude et solitaire, qui s’éprennent l’un de l’autre, acceptant d’accueillir pleinement leurs émotions et leurs désirs.
Mais c’est aussi un grand film politique, quasi méta, tant cette histoire de révolution est aussi celle d’une cinéaste (On se souvient encore de son immense discours lors de la cérémonie des César) qui s’érige contre les puissants et les conventions de son art, filmant sans compromis, avec une distance impeccable, une sincérité de la première à la dernière image, sans se préoccuper de comment il est bon ton de faire vivre un récit, celui d’un lent éveil à la sexualité couplé à celui d’un retour à la vie.
En outre, c’est l’un des films les plus sensuels, érotiques et gracieux que le cinéma ait pu offrir. Aussi bien en captant les visages, les regards, les corps que leurs déambulations. Il est rare de voir la nudité filmée de la sorte.
Marina Hands & Jean-Louis Coulloc’h y sont magnétiques comme jamais.
C’était ma deuxième fois seulement, je rêvais de le revoir, c’est chose faite. C’est encore plus beau que dans mes souvenirs. C’est un grand film romanesque. Une merveille, de grâce, de sensualité, de délicatesse.