Le film reprend deux ans après, des ingrédients du remarquable Quai des Orfevres de Clouzot : l'univers du music-hall, Jouvet, Suzy Delair. Bien moins réussi, le film de Jeanson -sa seule réalisation- n'en est pas moins une très agréable évocation du Paris populaire des Faubourgs et du milieu des cabarets et de la chanson dans les années 20. La reconstitution du quartier des Portes saint Martin et Saint Denis est assez remarquable et l’atmosphère populaire particulièrement bien réussie avec son ambiance familiale qui passe de la rue au foyer, la vie des cafés et des boutiques de commerces et d’artisans, la gouaille des fidèles du quartier, l’évocation de la prostitution. L’univers des cabarets et du petit milieu de la chanson réaliste est filmé avec une approche quasi documentaire : artistes qui se réunissent devant un café en attente de places à pourvoir par des impresarios ; attractions entre tours de chant ; évocation des noms de chanteurs de l’époque… C’est bien filmé, vivant. Evidemment bien joué par Jouvet, Delair et Souplex impeccables chacun dans leur registre. Les dialogues signés du réalisateur sont eux aussi évidemment savoureux. Seul bémol, Jeanson ne maîtrise pas vraiment son sujet en rajoutant une histoire de gangsters qui n’apporte rien à l’affaire et à laquelle on ne comprend pas grand-chose. La restauration et la réédition en Bluray apporte une image d’excellente qualité avec de très beaux noir et blanc.