Avec ce remake du film d’Alexander Mackendrick, les frères Coen sont parfaitement dans leur univers. Une bande de pieds nickelés tentant le coup du siècle, une peinture du Sud des Etats-Unis et une vieille dame innocente, voilà de quoi redonner un petit coup de peps à une filmographie qui, en 2004, semble s’essouffler un peu. Autant le dire tout de suite, ce Ladykillers ne renoue pas avec l’ironie mordante de leurs grandes réussites des années 90. Si les personnages ne manquent pas de truculence et sont tous impeccablement interprétés, l’ensemble manque de folie, d’originalité et de personnalité.
Les frères Coen sont en terrain connu et déroulent une mise au goût du jour du film de Mackendrick sans s’autoriser de véritables pas de côté. Alors certes, cela reste drôle et, par moments, délirant, grotesque et absurde, mais on ne sort presque jamais du cahier des charges établi et attendu. Les personnages sont, malgré tout, parfaitement croqués et interprétés (même si celui de Tom Hanks, pour le coup impeccable dans un registre où on ne l’attend pas, finit par être agaçant par son incessant verbiage), la photographie inlassablement soignée et la mise en scène toujours inventive.
Au final, une comédie sympathique et agréable qui fait passer un bon moment mais qui, à force d’éviter de prendre des risques, s’enlise parfois dans quelques situations ronronnantes alors qu’on se serait réjoui que les frères Coen emballent un produit plus rythmé ou davantage déjanté, ainsi qu’ils savent si bien le faire, parfois.