Suite à un braquage sanglant, quelque part dans le sud de la France, les braqueurs se retrouvent assiégés dans une demeure abandonnée par 2 motards des forces de l'ordre alors qu'ils ont été trahis par un des leurs.
Laissez bronzer les cadavres est un film d' Hélène Cattet et Bruno Forzani, co réalisateurs d'Amer et de l'étrange couleur des larmes de ton corps. Le film raconte le braquage et le siège de 3 braqueurs hébergés par une artiste anarchiste dans une vieille demeure ensoleillée. Il est inspiré du roman de J.P Manchette et J.P Bastid.
Comme dans les films précédents du duo, la forme prime encore sur le fond.
Sur la forme, on a ici affaire à un film d'une grande originalité, aux plans superbes, pétris d'originalité d'esthétique morbide ou érotique. Au vu du film, on pense aux giallos de Dario Argento ou aux westerns spaghettis de Sergio Leone, particulièrement à la trilogie du dollar. Tout ici exsude le cinéma de genre des années 70: les couleurs chaudes, la musique composée en partie de morceaux d'Ennio Morricone, les flash-backs mystérieux et l'absence de scrupules des protagonistes. Le film alterne très (trop?) rapidement les plans, diffusant plusieurs fois la même séquence vue d'un point de vue géographique différent ou observé par un personnage différent. Cela a pour conséquence de hacher très rapidement la narration du film, ce qui nuit à sa lisibilité.
En effet, je n'ai pas trouvé que tout était parfait dans Laissez bronzer les cadavres. La faute en incombe à cette réalisation brillante mais si particulière qui rend le scénario assez brouillon et l'intrigue confuse, notamment lors de la deuxième partie du film. De nuit, les rapports entre les protagonistes et le suivi de l'action deviennent effectivement quasiment incompréhensibles.
L'intérêt de certains personnages "périphériques" (L'écrivain...) est complètement secondaire. De même, les motards de la police vêtus comme 2 motards américains alors que l'on se trouve sur les rives de la méditerranée m'ont laissé un peu songeur....
Enfin, toute dimension psychologique des personnages est volontairement évacuée du film.
Au casting, on retrouve les "patibulaires" Bernie Bonvoisin et Stéphane Ferrara, l'actrice Elina Lowensohn et Serge Barbé.
En conclusion, il s'avère que Laissez bronzer les cadavres est un "OVNI cinématographique" et un exercice de style qui présente les mêmes qualités mais aussi les mêmes défauts que les films précédents d'Hélène Cattet et Bruno Forzani.
L'affiche du film est superbe!
Ma note: 5/10