Un film de croco’ des plus improbables, sorti il y a à peine 20 ans, d’une durée d’1h18, avec un casting de seconds couteaux made in 90’s (Bill Pullman, Brendan Gleeson, Bridget Fonda, Oliver Platt) et un réalisateur habitué aux films d’horreur low-budget ( ‘’Le Tueur du Vendredi’’ et ‘’Meurtres en 3 Dimension’’ (Vendredi 13 2 et 3), ‘’House’’, ‘’Warlock’’, ‘’Halloween 20 ans après’’), mais aussi des comédies dramatique (‘’Forever Young’’, ‘’Mon Père ce Héros’’) et qui depuis ‘’Texas Ranger’’ en 2001 n’a tourné qu’un seul film, se consacrant désormais à emballer des épisodes de séries Tv. Un réalisateur mineur donc. (Rires, applaudissements).


Avec son crocodile géant, souffrant lui aussi de la pathologie dû aux crocodiliens d’Hollywood, qui consiste à ne dévorer que les seconds rôles et les figurants, ‘’Lake Placid’’ s’avère être à l’image de son affiche, de sa punchline, de son casting à l’ouest et de sa réalisation aux fraises, une espèce de gros ratage, à se demander s’il n’est pas volontaire. Puisque c’est bien simple, dans ce film, y’a rien qui fonctionne correctement.


Entre Bridget Fonda, qui surjoue la blonde débile, elle est paléontologue quand même, je sais pas, je connais pas de personne issu de ce corps de métier, mais il me semble que la paléontologie requiert un minimum de jugeote... Personnage féminin lambda, écrit avec le cul, elle passe son temps à crier, à avoir peur, à ne servir à rien, et à ne faire que les yeux doux à Bill Pullman, qui est lui visiblement en vacance. Comme le laisse deviner son regard vide et son jeu d’acteur oublié sur une remorque trois ans plus tôt, chez Roland Emmerich.


Cet exemple est parfait, puisqu’il illustre tout le film, qui est à l’image de ce personnage stupide, soulignant l’imbécillité des scénaristes, et l’incompétence d’un cinéaste qui pompe ici et là quelques plans de ‘’Jaws’’ et de ‘’Jurassic Park’’, totalement hors contexte, en misant sur le fait que ça puisse faire peur. Mais comme le crocodile refuse catégoriquement d’attaquer et de tuer les personnages principaux, et que ce sont eux qui sont à l’écran 90% du temps… Et bien on se doute qu’il ne va rien leur arriver…


Dès qu’un second rôle, un figurant ou une vache, apparaît dans le champs de la caméra et bien on se doute qu’il va se passer quelque chose… Ainsi, rien n’est maîtrisé, les 3 ou 4 effets un peu gores son ridicules, et le croco’, conçu par Stan Winston (quand même…) apparaît en tout et pour tout moins de 4 minutes. Pas grand-chose à se mettre sous ‘’la dent’’ donc. (Rires, applaudissements).


Avec son budget de 35 millions de $, et un casting de gueules connues des plus sympathiques, bénéficiant de ses 20 ans d’âge, on pourrait se dire comme, comme pour ‘’Le Pic de Dante’’ ou ‘’Volcano’’ sortis à la même période, que la nostalgie des 90’s peut fonctionner. Et ben il n’en est rien. Ça reste très mauvais. Il y a toutefois moyen de rigoler lors de certaine séquence, comme la décapitation du sheriff adjoint, sur le bateau. Personne ne voit la bête surgir, qui est pourtant un crocodile énorme, c’est en cela magnifique. Je n’ai, au moment où j’écris ces mots, toujours pas saisi la subtilité de ce passage…


Et on serait également en droit de se dire que c’est un film qu’il faut oublier, à laisser dans les méandres des ratés d’Hollywood. Un métrage qui ne parle ni de son époque, ne propose pas de réflexion écologique, ne parvient jamais à divertir, n’est même pas un bon survival, et qui en fait n’a rien à propose.


Mais non ! Il a fallu que des zozos trouvent la bonne idée d’en faire des suites. Oui, ‘’DES’’ suites. Pour la télévision, mais quand même… Ainsi en 2007 est diffusé ‘’Lake Placid 2’’, suivi en 2010 de ‘’Lake Placid 3’’, rapidement prolongé en 2012 par ‘’Lake Placid : The Final Chapter’’, un chapitre final aussitôt réouvert en 2015 avec ‘’Lake Placid vs. Anaconda’’, pour se conclure, jusqu’à présent, en 2018 avec ‘’Lake Placid : Legacy’’. Avec leurs notes oscillant entre 3 et 3,5 sur 10, sur IMDB, il faudra un certain courage, où une folie furieuse pour se lancer dans ces 5 suites. Mais sans doute la raison se fera la plus forte.


Ni déception, puisque ça avait l’air nul de toute façon, ni bonne surprise, puisque c’est nul de toute façon, ‘’Lake Placid’’ c’est juste un film de studio sans ambition, sans âme, sans envie, incapable de ne proposer ne serait-ce qu’un petit bout de divertissement à son spectateur. Ne lui offrant qu’ennuie et fatigue, ainsi qu’un agacement certain devant la débilité sans nom de son récit.


L’apothéose du gros n’importe quoi des plus wtf ?, atteignant son paroxysme lors d’une séquence final sans queue ni tête. (Rires, applaudissements). Où soudainement ils se demandent s’il est nécessaire de tuer la bête, et peut-être que ce serait mieux de la garder, et bla bla bla, ‘’Ho Mon DIEU Y’EN AVAIT DEUX !’’. BOUM BOUM PAN PAN. C’est bon c’est réglé… Un magnifique retournement de situation qui dure 2 secondes. 2 putain de secondes…


Et en conclusion j’utiliserais cette magnifique réplique, balancée par une grand-mère de 76 ans qui donne ses vaches à bouffer à la bête :



If I had a dick, this is where I'd tell you to suck it!



-Stork._

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le 25 mai 2020

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