L'amour au présent en trois mots :
- Simple
- Tire-larmes
- Conformiste
L’affiche ne m’attirait pas, le titre encore moins, mais me voilà un mercredi matin devant l’écran du Pathé de ma ville. En VOST, par défaut ou par curiosité, j’ai fini par m’asseoir dans cette salle. Il faut dire qu’Andrew Garfield et Florence Pugh, que je range dans mon tiroir des bons acteurs, ont joué leur rôle dans cette décision.
Le film est court sur le papier, 1h47, mais il m’a semblé durer des heures. La faute à un montage qui se veut fragmenté, imitant la structure d’un souvenir. On plonge dans des bribes de vie, pourtant cette vie, bien qu’unique en apparence, n’échappe pas aux clichés du genre.
Dès le départ, on sait qu’Almut (Florence Pugh), atteinte d’un cancer, est condamnée. Le postulat est prometteur : une femme indépendante et combative qui décide de vivre pleinement ses derniers instants, sans se laisser happer par des traitements éprouvants. Mais très vite, ce portrait s’effrite. Le film, au lieu d’embrasser cette liberté annoncée, se perd dans des choix scénaristiques qui contredisent son ambition.
Almut, qui ne veut pas d’enfants, finit en PMA pour l'obtenir. Elle qui souhaite profiter de ses derniers moments avec ses proches cède à la chimiothérapie. Une femme supposément insoumise aux conventions sociales s’acharne à cocher tous les cases "classiques". Sa seule originalité et de participer à un concours culinaire en délaissant tout le reste, y compris son mariage. Ces contradictions ne sont pas explorées en profondeur.
Quant à son compagnon (Andrew Garfield), il est réduit au rôle du « parfait partenaire », compréhensif à l’excès et dépourvu de toute complexité. Il est là pour soutenir, s’adapter, obéir.
Le résultat est un film plat et convenu. La bande originale appuie lourdement sur les moments censés nous émouvoir, dictant quand pleurer et quand s’attendrir. Au lieu de nous surprendre ou de nous offrir une réflexion sincère, L’Amour au présent s’égare dans des scènes tire-larmes attendues.
En conclusion, c’est un film que j’aurais peut-être apprécié adolescente, ou lors d’une soirée d’insomnie sur Netflix (et encore). Malgré des acteurs convaincants, le propos perd son souffle et le spectateur son intérêt.