Almut (Florence Pugh) et Tobias (Andrew Garfield) se rencontrent pour le moins violement et se trouvent néanmoins des atomes crochus. Sur une dizaine d’années, le couple affronte de classiques petites disputes et une moins attendue grande maladie.
Ils apprennent à accepter le passé pour mieux le déposer, jouir du présent et construire un futur pour eux, ou pour d’autres, sans trop s’inquiéter de sa perfection.
L’Amour au Présent imbrique trois moments importants de la vie commune d’Almut et Tobias. Ces temps ne sont pas des souvenirs, on les vit au présent. Le format large nous laisse entrer dans leurs quotidiens et la chaleur de l’image et sa luminosité, comme celle irradiant des amoureux sont agréables à voir.
Il s’agit d’un film sur le cancer, et à travers les différentes temporalités, c’est le corps de la mère qui est mis en scène. Le corps malade est lui absent du récit. Parmi les thématiques se trouve le renoncement, bien sûr, et « faire » pour laisser quelque chose de nous. En cela, je vois un lien avec l’En Fanfare récent, cette crainte de ne rien transmettre ou de ne laisser aucun souvenir.
Conventionnellement niais, les belles interprétations de Pugh et Garfield tirent finalement ce drame romantique vers le haut du panier.
Certains détails archétypaux peuvent être agaçants par leur inutilité tel que le charactère geek de Garfield. Toutefois, j’ai apprécié cette moralité finale, nuancée : on prend les décisions que l’on peut, on fait de notre mieux en se libérant de pressions vaines.
Le réalisateur John Crowley, développait déjà cette thématique de la femme ou de l’homme se libérant (au mieux) dans Brooklyn ou Le Chardonneret.
Je m’attendais à une histoire et une réalisation bien coulante de bons sentiments, et bien je n’ai pas été déçu, mais le paquet complet m’a pourtant touché.