Lancelot du Lac par Boubakar
Ici, on découvre un Robert Bresson qui se situe dans l'action, avec les duels de joutes, et la romance interdite entre Lancelot et Guenièvre, et le complot de Mordred pour le faire destituer auprès de la cour. Plus que la mise en scène, c'est surtout le traitement du son que je trouve impressionnant, où chaque bruit semble avoir son importance, avec la présence constante des hommes en armure, et le hennissement des chevaux. D'ailleurs, les personnes ne parlent pas très fort, et, signe de pureté (?), Guenièvre parle encore plus faiblement.
D'ailleurs, la relation entre le couple adultère est peut-être ce qu'il y a de plus beau dans le film, avec le fait que l'homme et la femme se regardent très peu dans les yeux, ayant un regard fuyant, comme si ils n'assumaient pas leur relation (d'ailleurs, Guenièvre ira jusqu'à se refuser à lui quand il commence à la déshabiller).
Ici, le rythme est (un peu) plus soutenu que d'habitude fait que c'est très agréable à suivre, avec une fin assez surprenante (aucun générique de fin, ça coupe direct pour revenir au menu du dvd), mais il y a une atmosphère (et le fait que je sois intéressé depuis que je suis petit à tout ce qui entoure le Graal) et un traitement des personnages rendant le tout très intéressant. Mais, bien que ce soit un film de Major (c'est produit par Gaumont et Jean Yanne), on retrouve le style de Bresson ; aucun acteur connu, pas de musique "extérieure", des plans parfois lancinants (voire très beaux sur la chute d'un cheval), mais ça reste accessible.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top Robert Bresson