On pouvait craindre le pire à la vue de l’affiche, du genre (que l’on pensait moribond), du synopsis mais aussi du casting de ce « Land of bad ». C’était en quelque sorte comme si on vivait le retour rance des films d’action américains bourrins, patriotiques, machistes courants dans les années 80 et 90 (et presque devenus ridicules depuis) tels que « Commando » ou « Rambo ». L’ADN du film contient peut-être un petit peu de ces ingrédients de par son déroulé et sa thématique guerrière et virile mais il s’avère bien plus malin et contemporain que cela. Et si le casting mené par les moins connus de la fratrie australienne Hemsworth (Luke et Liam mais pas Chris donc, beaucoup plus bankable), Milo Ventimiglia (abonné aux séries B de petite envergure) et de Russell Crowe, qui développe une carrière à la Nicolas Cage depuis quelques années, pouvait inquiéter, tous sont bien à leur place. Ce dernier livre même une prestation assez savoureuse pour ce type de film qui alterne intelligemment la partie bureaucrate avec la partie militaire sur le terrain.
Si niveau action et histoire le déroulé demeure basique, le fait d’insérer au centre de l’histoire les nouvelles formes de guerre par drones est un atout majeur. L’action du film sera donc aussi bien sur le terrain qu’au travers d’un bureau à des milliers de kilomètres des zones de conflit à Las Vegas. Et au détour de deux ou trois séquences bien dialoguées, tout le dilemme et les enjeux autour de ces nouvelles technologies sur les zones de guerre est clairement exposé. De manière simple, directe et efficace, ce qui offre à cette série B d’action bourrine sa valeur ajoutée non dénuée d’intérêt. On présente bien le glissement progressif de la guerre classique à une guerre davantage axée sur les nouvelles technologies.
« Land of bad » démarre fort et ne nous lâche plus deux heures durant. Bien sûr, il ne faut pas chercher ici un pensum sur la guerre ou un aspect géopolitique poussé, le long-métrage étant davantage axé sur l’action que sur la réflexion. Mais William Eubank, habitué des séries B sympathiques telle que « Underwater » est un artisan efficace. Il rend l’action lisible, concise et impressionnante et sait réserver des pauses entre les séquences de fusillades et combats pour laisser souffler et ne pas fatiguer le spectateur. Un sens du tempo appréciable. Et les séquences dans les locaux de l’armée à Las Vegas sont également bien maîtrisées et laissent même place à quelques traits d’humour et un soupçon d’émotion sur la fin. Le rôle de Russell Crowe est relativement bien écrit pour le genre. En somme, voilà un bon film d’action, certes basique, mais qui se positionne comme un parfait divertissement sans prise de tête du samedi soir qui ravira les amateurs d’action calibrée.
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