On avait laissé Romero et ses copains affamés en 1985 soit 20 ans avant cet épisode. Il s’agit donc là de la renaissance du concept ou peut-être d’une idée non-morte. Et que reste-t-il de la personnalité de l’humain dans le zombie ? C’est à peu près la question qu’on peut se poser concernant ce film.
Une ville autonome vit recluse entourée de hordes de marcheurs morts. A la tête de cette société, un tyran qui a réussi à reproduire à petite échelle la société pourrie d’avant. Et pour ceux qui en douteraient, le monde d’après est aussi merdique que le monde d’avant. Un petit groupe de réfractaires a d’autres aspirations et tente de s’en sortir.
Hommage à lui-même et auto-citation, le film commence par une envolée médiatique qui nous explique le contexte. Puis on fait connaissance avec les personnages. Ceux-ci n’ont pas beaucoup d’intérêt, ils sont des archétypes, les mêmes que dans les films précédents. C’est manichéen à souhait. On pourra dire que c’est un défaut mais c’est peut-être surtout la définition même du film bis. A l’image et au scénario se succèdent des scènes d’action qui font la part belle à une ambiance post-apo classique, tendance Mad Max. Là aussi, on pourra invoquer l’hommage au cinéma crapoteux des 80’s, celui qui a abondamment nourri les loueurs de VHS. On le voit bien, ce Romero de 2005 est une erreur temporelle, on rejeton qui a survécu au numérique et au spectaculaire de salon. Il bouge lentement comme les morts qu’il fait marcher depuis toujours. Leur dyspraxie saute aux yeux à l’heure où dans d’autres projets, les morts-vivants sont plus vifs que le héros qui essaie de leur échapper. Pour un peu, on tiendrait là un projet méta. Mais au fond, on ne sait pas si on peut créditer le film d’autre chose qu’un regard sur lui-même. Là où Romero était aussi mordant que ses amis carnivores par le passé, il se montre ici trop explicite voire inutile. On saisit la critique d’un monde capitaliste qui ne sait pas se remettre en question quand il est déjà mort mais ça manque cruellement de subtilité et de travail sur le symbolisme. A la fin, il ne reste qu’un thriller efficace et nostalgique. C’est déjà bien mais on s’attendait sûrement à un retour plus motivé.
En clair, ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas non plus le pamphlet que ça aurait dû être. On se contentera alors d’un petit film de genre agréable mais dispensable.