Serait-ce le renouveau du cinéma allemand ? Après le succès mérité de l’excellente série « Dark » sur Netflix et le célèbre film en plan-séquence « Victoria » de 2015, la nouvelle génération de cinéastes allemands semble vouloir sortir de l’hibernation. Une façon d’ouvrir un peu le champ des possibles, au-delà des thrillers américains, des polars français et des ovnis coréens.
Ici, le réalisateur Christian Alvart a fait le choix de reprendre, quasiment plan par plan, le travail d’Alberto Rodriguez sur « La isla minima », sorti en 2015. Sauf qu’au lieu de se dérouler dans l’Espagne post-Franco, cette enquête prend désormais place dans l’Allemagne de l’Est post-réunification. Deux flics, que tout oppose, vont devoir faire équipe pour résoudre une affaire tournant autour de la disparition de jeunes filles dans un coin reculé et dévasté de l’ex-RDA.
Bien entendu, le scénario n’a rien de bien original. Les éléments de l’intrigue sont les mêmes que dans la majorité des films de ce genre. Il n’y a pas grand-chose à attendre de neuf de ce côté-là. Mais si le spectateur pourra tout de même se laisser surprendre par quelques rebondissements plutôt bien sentis, la force de « Lands of Murders » réside surtout dans son ambiance sombre et pesante. Une atmosphère de défiance générale dans un environnement déshumanisé. De ce point de vue, Christian Alvart place son œuvre dans la lignée des meilleurs thrillers tels que « Seven », « No Country for Old men » ou « Memories of Murder ».
Même s’il ne propose au final rien de franchement nouveau ou indispensable, « Lands of Murders » et un bon film, bien structuré et bien réalisé, qui mérite le coup d’œil. En espérant que les futures productions allemandes prennent un peu plus de risques pour casser les codes et renouveler le genre …