Disons le franchement : Angelina Jolie, c'était probablement le meilleur choix possible pour ce rôle. Comme on s'y attendait, le film met ainsi fortement l'accent sur sa plastique (légèrement gonflée pour les besoins du film, mais toujours en deçà de celle surréaliste du jeu-vidéo), ainsi que sur le fait que Lara Croft soit justement un des rares personnages féminins d'action et d'aventure (le film est d'ailleurs le plus gros succès de ce "genre", avec la série des Alien). Sorte d'Indiana Jones à tresses et en mini-short, Lara explore le monde à la recherche de trésors archéologiques secrets, d'énigmes mystiques à résoudre, et de méchants à zigouiller (bien qu'en réalité, dans le film, Lara ne tue ni ne blesse même aucun humain avec ses pistolets).
Le film est ainsi assez fidèle à l'univers du jeu-vidéo (sûrement car celui-ci était déjà extrêmement cinématographique) et son lot de décors exotiques, de changements de costumes à foison, de fusillades énergiques et d'actions virevoltantes. Aucune surprise, donc, mais on attendrait d'une adaptation cinématographique qu'elle apporte quelque chose de plus à ce Tomb Raider, plutôt que d'utiliser uniquement les apparences du jeu-vidéo (en enlevant donc le reste) combinées à un scénario tiré par les cheveux tressés de Lara, à des effets spéciaux et un montage peu ragoutants, sans qu'aucune émotion ne soit vraiment créée. Par exemple, malgré l'insistance du film sur les rapports douloureux entre Lara Croft et son défunt père, le seul intérêt de ces scènes est, pour les connaisseurs, l'amusement provoqué par le choix de Jon Voight pour jouer le rôle du père de Lara Croft, alors même qu'il est le père d'Angelina Jolie (cas très rare dans l'histoire du cinéma, je pense...).
Le reste du casting est assez convaincant, même si on se demande quel est l'intérêt d'engager l'anglais Daniel Craig pour jouer un américain (avec l'accent adéquat, donc), sachant qu'Angelina Jolie a elle du travailler l'accent anglais, étant américaine ! Et tout ce travail pour sortir des répliques comme « Entrons dans le ventre de la Bête... – Et sortons du cul du Diable »...
De manière générale, il se dégage du film comme une impression de mépris pour le public visé, vraisemblablement considéré comme pré-pubère ou attardé, et donc enclin à se satisfaire du minimum syndical d'un film d'action (flingues, bombe sexuelle, bling-bling).
Au final, le film flirte plus avec le gloubi-bougla d'un Da Vinci Code qu'avec la puissance des Indiana Jones. Le scénario mystico-magico-complotiste est en effet d'une naïveté et d'une absurdité rares, et si l'on ajoute à cela des combats et des ennemis ridicules (voir par exemple la bataille contre les statues cambodgiennes), il arrive qu'on puisse croire être devant un épisode géant de la série des Power Rangers. En beaucoup moins drôle...
Le plus flippant, a posteriori, c'est de se dire que ce film a peut-être contaminé la saga Indiana Jones. J'ai découvert le responsable du désastre Indy 4, ça y est !