J'avais bien aimé le premier Largo Winch, qui était une tentative à la française de proposer du cinéma d'action à la Jason Bourne, et c'était porté en plus par un très bon Tomer Sisley dans le rôle-titre.
Cette suite est ce qu'on peut appeler un épisode inutile, car une grande partie du charme s'est évaporée. J'ai l'impression que Jérôme Salle a voulu arrêter la tendance Jason Bourne (plus de poursuite à pied) pour des phases d'actions plus conventionnelles et filmées de très très près, ce qui rend les scènes parfois illisibles.
Alors oui, ça démarre fort avec une poursuite automobile dans des docks, mais il fallait vraiment filmer les carrosseries d'aussi près ? Il y a des combats à mains nues mais là aussi, c'est filmé de trop près, sans doute justifié par la petitesse des endroits, mais quand même.
Ensuite, l'histoire est vraiment cousue de fil blanc, avec l'innocence que doit apporter Largo Winch car il est accusé de crime contre l'humanité. Quant au casting, si il est touchant de voir pour la dernière fois Laurent Terzieff (qui décèdera avant la sortie du film), voir une Sharon Stone bouffie (et faisant clairement de la figuration sonnante et trébuchante) et un Tomer Sisley qui s'est équipé pour ce film de deux expressions (pas content et pas du tout content), ça rend vraiment triste. Il manque clairement des acteurs du calibre du Gilbert Melki dans le premier film.
Tout n'est pas à jeter loin de là, comme l'idée de faire parler les acteurs dans leur langue maternelle, ou la séquence de chute libre, mais je dirais que Jérôme Salle, qui me semble très doué pour le cinéma d'action, a complètement loupé sa cible, ce qui a l'air d'avoir condamné la série au cinéma.