On a du mal à croire que cette soi-disant comédie ait pu faire fureur lors de sa présentation au festival de la comédie de l’Alpe d’Huez ! C’est encore une fois typiquement le genre de produit marketé pour garnir les grilles de programmation des grandes chaînes de télévisions en prime-time. Une production sans aucune aspérité, lisse, uniformisée et surtout même pas drôle. Le genre de films comme on en voit à la pelle et malheureusement de plus en plus sur nos écrans depuis quelques années où tout est millimétré pour rentrer dans la charte tous publics de ceux qui le financent. Il n’y a rien de neuf à aucun niveau, peu importe l’angle par lequel on prend « Larguées ». On a juste à attendre que la projection se termine dans un ennui poli.
Pourtant, les dix premières minutes avant le départ des personnages sur l’île de la Réunion laissait augurer d’une bonne petite poilade fraîche, drôle et rythmée. Mais visiblement dès que l’avion et l’histoire se pose sous les Tropiques, tout le monde semble prendre les mêmes vacances que les protagonistes de cette histoire paresseuse. Des acteurs au techniciens en passant par la réalisatrice, tout le monde a l’air de se la couler douce et d’oublier de faire du cinéma. Eloïse Lang se contente de filmer platement et de manière impersonnelle son scénario (remake fade d’un film suédois). Le trio d’actrices principal hésite entre la caricature (Camille Chamoux) et l’invisibilité (Miou-Miou qui semble être sous morphine tellement elle a l’air à l’ouest) quand Camille Cottin fait ce qu’elle peut mais reste dans un rôle de confort où elle ne prend aucun risque. Et l’opposition de caractères des deux sœurs est beaucoup trop prévisible et mal exploitée à tel point que rien de véritablement bon n’en ressort.
Résultat, on attend péniblement que ça démarre ou d’éventuelles surprises qui n’arriveront jamais. Le film décline des gags éculés ou vieux d’il y a vingt ans (merci « Les Bronzés ») et n’ose jamais rien de vraiment percutant. On cherche encore le moyen de sourire car il ne faut pas compter rire une seule fois ici. Les scènes s’enchaînent mollement jusqu’à un final prévisible au possible. On pourrait trouver un peu de fraîcheur du côté des seconds rôles qui peuvent souvent sauver une comédie du naufrage. Mais d’une Laurence Côte au potentiel carrément sous-exploité à Johan Hendelbergh peu crédible dans ce qu’on lui fait jouer, rien ne va. Le film porte bien son titre, car on sort de la projection complètement largué et qu’on a déjà oublié ce qu’on a vu. Mais ce n’est vraiment pas bien grave !
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