Milos Forman aime bien les biopics, mais Milos Forman ne les réussit pas tous aussi bien, et c'est un peu le cas de ce Larry Flynt, même s'il n'y a rien de dramatique...
Après une courte (trop courte ?) introduction nous exposant un épisode de l'enfance extrêmement pauvre du futur pornographe, ainsi que sa débrouillardise et ses capacités commerciales à travers la vente en milieu paysan de l'alcool de patates produit par son père, nous le retrouvons une quinzaine d'années plus tard - au milieu des 70's - tenancier d'une boîte à gogo-danseuses en faillite. Difficultés qui le pousseront à créer quelque chose de nouveau à partir de l'exemple du magazine Playboy, avec moins de blablas, mais plus de photos, plus cochonnes et plus humoristiques : le magazine Hustler. Entre-temps, Larry rencontrera son futur grand amour : une jeune gogo-danseuse à peine majeure et bisexuelle. C'est le bonheur les bisexuelles. ^^
Et si d'emblée Woody Harrelson convainc, et qu'Edward Norton (l'avocat) s'en sortira convenablement, j'ai trouvé que Courtney Love avait un peu de mal à se hisser au niveau. Un peu comme les seconds rôles, pas vraiment bandants, pour rester dans le thème... Ceci dit, la première partie du film montrant l'ascension du magazine m'a quand même bien plu : l'hypocrisie amusante des gens outrés mais se jetant sur les photos, le mariage, les premiers procès sur la grosse bite du Père Noël, le baptême et ses conséquences loufoques sur le magazine, comme son revirement de personnalité post-attentat, tout cela fonctionne et reste globalement sympathique.
Malheureusement, la seconde partie du film, se concentrant sur les problèmes de drogues de l'une, et le conflit avec un éminent révérend de l'autre, finit par s'enliser. Les différents procès, limites grands-guignols, deviennent ennuyeux et répétitifs. Les thématiques de liberté de la presse, de liberté sexuelle, et de liberté de ne pas croire en Dieu, finissent même par tourner à vide. D'ailleurs, la jolie scène tragique émergeant de cet ensemble nous rappelle à quel point il aura manqué d'esthétique et d'épique à Larry Flynt... Un comble vu le thème.
Correct, mais beaucoup trop justement.
PS : c'est mignon comme moyenne 6,9 ! :D
6,5/10