Pour guérir sa petite fille autiste Lola, Mariana place tous ses espoirs dans un traitement peu conventionnel qui la conduit à s'isoler dans sa vieille maison familiale. Cela semble marcher : un jour, soudainement, Lola se met à parler. Cependant, la joie de la maman est de courte durée, car Lola se met à agir de manière bien étrange. La vieille maison semble abriter de sombres secrets...
Le truc du gosse un tantinet flippant qui (re)trouve l’usage de la parole sous le coup de forces surnaturelles m'a étrangement rappelé L'Exorciste du pape, sorti un an auparavant. J'ai eu un instant peur d’avoir affaire à un copié-collé, mais il n'en est rien : si L'Exorciste du pape est un film médiocre mais pas catastrophique, Las tías est un authentique navet.
Le problème principal de ce film est qu'il ne fait jamais peur, et pour un film d'horreur, ben c'est un peu ballot, quand même... Ce ne sont pas ses quelques jump scares faciles et ses trois accords de violoncelles dissonants qui risquent de parvenir à un quelconque effet horrifique digne de ce nom, surtout quand on voit à quel point l'ensemble est poussif. Servi par un rythme boîteux dénué de tout enjeu, le film se traîne, sous les yeux fatigués d’un spectateur qui se demande ce qu’il fout là. Les révélations arrivent tardivement et ne cassent pas trois pattes à un canard, ni en matière d'originalité ni en matière d'impact. Amador donne l'impression qu'il ne sait pas trop quoi faire de son heure et demie de pellicule — qui aurait franchement pu en faire trente de moins, personne n'aurait vu la différence. Si on ajoute à ça des acteurs complètement à côté de leur rôle, on arrive à un résultat vraiment laborieux...
La seule actrice remarquable du film est la jeune Camila Nuñez : jouer à la fois une jeune autiste et une victime de possession, c'est pas franchement le rôle le plus facile ; elle y arrive, néanmoins, et avec brio ! On ne peut malheureusement pas en dire autant de ses collègues. En fait, c'est pour elle (et pour la photographie globalement pro) que j'ai mis deux étoiles, parce que bon, on va pas se mentir, y a pas grand-chose à voir.
Au bout du compte, Las tías est plutôt un drame fantastique de mauvaise facture, avec un final bien plus triste/émouvant qu'effrayant. Mais côté horreur... Ce n'est même pas une mayonnaise qui ne prend pas, c'est une mayonnaise dont le cuistot n'a même pas démarré le batteur électrique. À oublier sans regret.