Un documentaire sérieux et même assez passionnant sur une affaire d'Etat étouffée à l'époque et largement oubliée désormais, alors qu'à titre de comparaison l'affaire Benalla n'est qu'une aimable plaisanterie.
Le 24 décembre 1976, le député et prince de sang Jean de Broglie, longtemps très proche de Giscard avant l'accession de ce dernier au pouvoir, est assassiné en plein XVIIème arrondissement.
Cinq jours plus tard : conférence de presse surréaliste du ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski, qui viole la présomption d'innocence, l'indépendance de la justice et autres principes visiblement accessoires, désignant avec certitude à la presse le nom des coupables.
La presse est à l'époque davantage muselée par le pouvoir en place, mais quelques voix s'indignent néanmoins et mènent des investigations en parallèle, prouvant a minima que le mobile évoqué par Poniatowski ne tient pas.
Je vous laisse découvrir la suite de l'enquête, où il sera question de financement des partis politiques, de paradis fiscal luxembourgeois, et qui montrera notamment les liens de la famille Giscard d'Estaing avec l'Opus dei.
Finalement, en dépit des doutes manifestes, les lampistes (loin d'être blancs-bleus) paieront lors du procès en héritant toutefois d'une peine raisonnable, chacune des parties préférant taire les faces sombres des uns et des autres.
Une affaire De Broglie d'autant plus troublante qu'elle sera suivie du "suicide" du ministre Robert Boulin en 1979 et de l'assassinat de l'ex-ministre Joseph Fontanet en 1980, accolant au mandat de VGE une atmosphère pour le moins mortifère.