De l'autre côté du miroir.
Sortie en même temps que le ras de marée "Jurassic Park" à une époque où le public commençait déjà à se fatiguer des héros bodybuildés, "Last Action Hero" fut un flop à sa sortie et resta incompris des spectateurs ne sachant plus trop sur quel pied danser, avant d'acquérir au fil des années une aura de film culte.
Basé sur une idée de Zak Penn et Adam Leff, avant que Shane Black et David Arnott ne viennent s'occuper du scénario, "Last Action Hero" peut être perçu comme un véritable chant du cygne, le baroud d'honneur d'un genre dont on sucé la sève jusqu'à la dernière goutte, un regard en arrière mêlé de nostalgie et d'autocritique sur la décennie passée.
Hommage flamboyant au cinéma sous toutes ses formes, bourré de références, de clins d'oeil et de caméos, "Last Action Hero" est un savant mélange de conte de fée, d'action démesurée et surtout d'autodérision, orchestré par un des plus grand représentants du cinéma d'action de l'époque, un gars capable de nous offrir dans la même décennie des perles aussi définitives que "Predator" et "Die Hard".
Bien qu'ayant tout deux contribué à un cinéma reposant avant tout sur la testostérone et les explosions, John McTiernan et sa star Arnold Schwarzenneger font preuve d'une honnêteté et d'une intelligence remarquable, maniant l'autodérision avec délice en inondant l'écran de tous les clichés inimaginables et exacerbés pour la circonstance, tout en ébauchant une réflexion intéressante sur l'imaginaire et la fiction au cours d'une seconde partie étonnamment touchante dans le réveil d'un héros se découvrant fictif, et surtout pessimiste et sombre dans sa vision d'une réalité bien plus dangereuse que tous les films d'horreur du monde, un terrain de jeu idéal pour tous les psychopathes du septième art.
Porté par un casting dément mené par un Schwarzy dans un de ses rôles les plus touchants, "Last Action Hero" est non seulement un hommage parodique à se tordre de rire (le "Hamlet" revu à la sauce Hollywood) mais aussi un putain de grand film d'action ultra spectaculaire, une mise en abyme passionnante dotée de répliques cultes qui clôt avec force l'âge d'or du muscle.