Ce n’est pas un film, c’est une expérimentation. Lorsque j’ai vu le film, j’ai d’une part été un peu déçue, mais je n’ai surtout pas compris ce que Gus van Sant voulait nous montrer. Alors j’ai cherché un peu, et il semble que le film n’est pas été fait pour nous, les spectateurs, mais pour le réalisateur, l’équipe technique, les acteurs …
Ils ont alors recréé le cadre dans lequel Kurt Cobain s’est suicidé : une grande maison, trop vide, trop froide dans laquelle ont vécu tous ceux présents sur le tournage, comme pour s’imprégner et ressentir ce qu’a vraiment été la fin du chanteur, comment il a pu se sentir.
Michael Pitt (il aurait pu être le seul acteur, ça aurait été la même chose), très peu dirigé et ayant pu prendre de grandes libertés, est visiblement entré dans la peau du personnage et en résulte une scène ou il est brillant. Mais le reste, les marmonnages, sont juste insupportables, même pour un film d’1h40.
La musique a été en grande partie composée pour le film, certains morceaux par l’acteur principal et son groupe : même ici, ils se sont imprégnés de ce que ces moments ont pu être dans la réalité. La réalisation, quant à elle, et très expérimentale, Gus van Sant déclarant lui-même que le film a été « trouvé » sur le lieu de tournage, et n’utilisant que quelques positions de caméra pour chaque pièce. Cependant, le fait de retrouver des scènes deux fois, de deux point de vue différents, c’est bien trouvé.
Donc, ce film, fruit d’une reflexion de plusieurs années entre Michael Pitt et Gus van Sant, apparait comme une sorte d’aboutissement à la fascination du réalisateur pour la mort de Kurt Cobain : un film fait pour eux, pour tous ceux qui ont travaillé sur le projet avec une implication hors normes. Alors tant mieux si le réaliser leur a été bénéfique et qu’ils se sont éclatés, je l’espère, et il y a des idées intéressantes, mais ce n’est pas toujours agréable à regarder.