Last Days par Fritz Langueur
Avec Last days s’achève la trilogie de Gus Van Sant sur « l’approche de la mort ». Commencée en 2002 avec l’énigmatique et flamboyant « Gerry », poursuivie avec le brillantissime « Elephant », ce troisième opus laisse perplexe. On sait où veut nous emmener le réalisateur. Comme pour les deux précédents films, on suit un héros dont on ne connaît ni le passé, ni le présent jusqu’au moment ultime. Sans parti pris, sans explications, juste quelques scènes épurées d’une fin de vie. Mais là où l’alchimie fonctionnait parfaitement sur Gerry, et plus encore sur Elephant, ici, l’ennui gagne vite trop vite par le manque de trame évidente. Le débat ne se plaçant même pas, comme on le lit un peu partout, sur le modèle Cobain. C’est le vide, absolu, d’un être qui a déjà renoncé à la vie bien avant d’y mettre fin. Alors certes il y a de poignantes scènes, Van Sant maîtrise comme jamais ses magnifiques plans séquences, et l’image est souvent sublime. Est-ce suffisant pour dire que cet exercice de style d’un cinéma expérimental soit un bon film ? Loin s’en faut. C’est un film passionnel sans passion, une parabole sans réel message, bref Last days est un peu une coquille vide dont on se demande si un traitement en court métrage n’aurait pas été plus opportun.