Gus Van Sant enchaînait dans son petit délire contemplatif avec Last Days, inspiré des derniers jours de feu Kurt Cobain... :'(
D'une lenteur extrême, ce drame s'ouvre sur une version châtelaine d'Into the Wild où le blondinet, au milieu d'une nature verdoyante, marmonne dans sa barbe de 3 jours, se viande dans la moindre des descentes, garde ses céréales au frais dans le frigo, se sape en meuf et se fait belle, joue à panpan lapin avec son fusil, se retrouve à bout de force l'instant après avoir "causé" publicité avec un mec des pages jaunes (décalage poilant), et qui plus tard se fera une petite mixture peu ragoûtante de macaronis pas cuits au lait (!) et au fromage... Entre temps, pendant qu'il comatera dans cette grande maison de campagne, des jumeaux prêcheurs de la parole évangéliste s'en iront comme apeurés par les potes junkies de Blake (Kurt), pourtant réceptifs et curieux ! ^^
Il se passera bien deux-trois autres trucs, mais si peu... En même temps, je dois bien admettre qu'à partir d'un certain moment, la déchéance du gars s'avère tellement pathétique qu'il me devient impossible de ne pas me marrer... Comme lorsqu'il se tape un bad-trip en écoutant un clip des Boys 2 Men ! Mais à côté de ça, on a quand même droit à deux grands moments musicaux : d'abord au cours d'un plan unique - légèrement dézoomé - où l'on entrevoit Blake jouer et sampler de tous ses instruments par la fenêtre ; puis au cours d'un dernier solo guitare désespéré particulièrement émouvant.
Gus Van Sant nous ressortira également quelques séquences montées de manière non-chronologique, probablement pour renforcer notre sensation de tourner en rond avec le futur macchabée... Mais sans jamais parler, ni montrer de drogue, chose étonnante. Et si le final s'avère mystérieux et joliment illustré par l'âme quittant le corps, son côté abrupt et inexpliqué ne m'a pas du tout convaincu, pas plus que le morceau d'opéra français ouvrant et concluant Last Days.
Ah, et Michael Pitt s'en sort très bien, malgré le fait qu'il n'ait rien du parfait sosie de Kurt...
6,5/10