Les derniers jours d'une étoile
Tiens, ils passaient hier soir un film de Gus Van Sant sur France 4... à minuit certes, mais quand même, je saute sur l'occasion.
Last Days, ou film de la déchéance, de l'ennui, de la fin de la condition humaine. Film inspiré des derniers jours de Kurt Cobain, ado auquel la célébrité et la gloire auront volé ses plus belles années.
Derniers jours et dernières heures filmées à la façon de Gus Van Sant: ce n'est plus un rock star qui est devant nous, c'est un simple être humain, détruit par son existence, au bord du gouffre. Ses dernières heures ne sont pas romancées, bien au contraire, puisqu'on le voit simplement se baigner dans une rivière, se préparer un bol de céréales, ou se prendre une bonne défonce (à moins que ce soit son état d'origine, qui sait). En bref, on voit l'homme tel qu'il est vraiment: démuni. Démuni face à ce qu'il est devenu, mais aussi face à son destin, à sa mort inévitable, cette mort qui a surpris le monde entier, mais qui était finalement prévisible.
Le peu de musiques que l'on peut entendre, celles de Michael Pitt en réalité, marquent finalement les plus belles scènes du film. Une scène me restera à jamais à l'esprit: celle d'un Blake à bout, dans son studio, créant à lui tout seul (à l'aide de pédales loop) une musique tellement puissante qu'elle nous décrit à elle seule l'état d'esprit du personnage. Et avec une image qui l'accompagne simple mais tellement efficace: un zoom arrière.
Mes hommages à ce film, qui malgré pas mal de longueurs, en font véritablement une ode à la mémoire d'un jeune génie de la musique. Bravo Gus.
(à recommander aux fans du groupe, qui pour la majorité apprécieront à mon avis)