J’ai été prise par l’esthétique de ce film et par le trouble que distille peu à peu l’histoire : hallucinations ? Rêves ? Réalité ?
Thomasin McKenzie (Éloïse) et Anya Taylor-Joy (Sandie) offrent toutes deux une prestation impeccable.
Les années 60 sont bien rendues à la fois dans leur côté paillettes mais aussi à travers la face sombre des bas-fonds londoniens. Soho a été au cœur de l’industrie du sexe londonien pendant 200 ans. Le rêve s’écroule vite pour Sandie comme pour Éloïse…
Ce film touchant à l’identité, on y trouve de nombreux miroirs. C’est magnifiquement traité. Les scènes où le reflet de l’une et de l’autre se répondent sont bluffantes. C’est le reflet de Sandie qui se reflète quand Éloïse se regarde, mais ce n’est pas elle. Sandie et Éloïse restent bien l’une et l’autre, séparées par ce miroir qu’Éloïse tente de briser pour rejoindre Sandie et la sauver.
Les jeux de miroir ont été traités de manière comique dès le début du cinéma par exemple dans Seven Years Bad Luck avec Max LInder ou Duck Soup avec les frères Groutcho, ici le jeu de miroir vise à créer le trouble et aussi une esthétique. En particulier dans la scène des multiples miroirs qui bordent les escaliers, et qui renvoie clairement à La dame de Shangaï.
J’ai été malheureusement déçue par la finale : peu crédible pour ce qui concerne le passé de Sandie et trop facile pour ce qui concerne Éloïse.
Last Night in Soho reste cependant un film magnifique par son esthétique, troublant dans la majeure partie de l’histoire et porté par une superbe BO.