Dans ce sous-genre qu'est le film post-apocalyptique, Last Words ne se situe pas dans la thématique la plus partagée, celle où les survivants s'entredéchirent, mais dans celle où l'on assiste aux derniers instants d'une communauté rassemblée, comme dans Le dernier rivage de Stanley Kramer. Conçue comme une œuvre conceptuelle, le film de Jonathan Nossiter, malgré quelques rares éclats, se perd assez vite dans des dialogues verbeux et redondants au milieu de déserts et de ruines façon carton-pâte (La Tour Eiffel, à moitié effondrée, fait sourire). Plutôt sinistre, Last Words n'intéresse que pour son éloge appuyé au cinéma (De Bunuel à Toto, en passant par Preston Sturges) dont on a du mal à croire qu'il pourrait sauver l'humanité. C'est juste la fin du monde et elle est très ennuyeuse et beaucoup trop longue au goût du pauvre spectateur qui ne peut que caresser l(espoir que tout s'achève le plus rapidement possible. Le jeu du débutant Kalipha Touray est à sauver, de même, dans une moindre mesure, que ceux de Stellan Skarsgard ou de Alba Rohrwacher. En revanche, Charlotte Rampling et surtout Nick Nolte, aux ricanements convulsifs, sont épouvantables. Et l'on passera sous silence les quelques scènes sexuelles, embarrassantes au possible.