Late Night est une gentille comédie dramatique qui se repose principalement sur le talent de ses acteurs.
Le scénario, bien que situé dans le milieu peu abordé des talk shows de fin de soirée américains, suit quand même une trajectoire extrêmement balisée qui pourrait s'appliquer à n'importe quelle branche de l'entertainment : cinéma, chanson, série, talk show d'après midi etc.
Ce qu'il a de bien dans ces late night shows, c'est qu'il peuvent se permettre une plus grande liberté de ton sur les situations actuelles et les évènements (je vous engage à jeter un oeil sur les émissions de John Oliver, Stephen Colbert ou encore Conan, c'est hilarant et caustique, si vous ne les connaissez pas encore bien sûr).
Ici, Emma Thompson (tellement impeccable qu'on se demande pourquoi elle ne fait pas ça dans la vie) est la présentatrice/comédienne (en effet, ils sont assimilés à des humoristes) d'un show autrefois populaire mais qui bat sérieusement de l'aile et principalement à cause d'elle. Son perfectionnisme, son intransigeance et son caractère impossible rendent les auteurs incapables de faire leur travail.
Se trouve alors engagée pour faire partie du pool d'auteur Molly, jeune femme d'origine indienne. En effet, Katherine (Thompson) travaille mal avec les femmes et ça commence à jaser.
Molly va être une bouffée d'air frais bien sûr.
Comme dit plus haut, c'est convenu. La star au sommet dont la vision du monde est déformée et qui n'arrive pas à suivre, la nouvelle venue qui va tout changer et sauver le show (spoiler alert!!!), le beau gosse qui s'envoie tout ce qui passe, le collègue odieux qui deviendra un ami et mentor, saupoudrez par dessus tout ça le post #MeToo, les femmes qui vieillissent plus vites que les hommes à Hollywood : tout y est.
Mindy Kalling écrit bien, elle crée des personnages attachants, ne force pas trop le trais du ridicule et signe de bonnes scènes mais c'est le casting qui fait tout.
Thompson est brillante, émouvante, odieuse et parfaite, Kalling fait le même personnage que d'habitude et ça marche, Hugh Dancy (qui a pris un sacré coup de vieux mais fait toujours illusion) campe un pignouf séducteur sans envergure et s'en sort très bien et John Lithgow a un petit rôle auquel il insuffle toute sa bonhommie et sa profondeur.
Un bon petit film intelligent et de qualité à voir en VO à mon avis (le doublage doit être une torture avec les blagues et les références purement américaines et british).