Honnêtement, je m'attendais à rire beaucoup plus. Là, cette chronique sur le monde impitoyable des talk-show américain, bourré de références outre-atlantique, ne tient qu'à la performance froide d'Emma Thompson. Les blagues, qui sont quand même l'enjeu de survie du film, sont mal retranscrites en français et elles tombent presque toutes à l'eau... Pourtant, Late Night, bien qu'inspirée ici d'une histoire vraie, fait penser à la hiérarchie du Diable s'habille en Prada et à l'urgence de Morning Glory. En somme, le divertissement se promet d'être efficace ! Heureusement, le comique de situation l'est assurément et compense avec toutes les blagues verbales qui nous passent sous le nez (et il y en a beaucoup trop...). Après, Nisha Ganatra, dont c'est le premier long-métrage, injecte un bon nombre de clins d'oeil politiques, ce qui ajoute une double lecture plus cruelle et intéressante. Les questions de la diversité, du sexisme, #metoo, de l'influence des réseaux sociaux sont subtilement revisitées, sans pincettes. Mais avec cette mise en scène toute pimpante et enjouée, où tout suspense sur le destin des personnages est absent, ça passe un peu inarçu. Tout est très enjolivé et sublimé. En fait, Late Night est un conte de fée qui s'inspire d'une réalité... J'adore Emma Thompson, elle peut tout jouer. C'est Meryl Streep bis ! Et c'est sur ses épaules que tient tout l'intérêt du film. Par contre, Mindy Kaling, qui a aussi écrit le scénario, m'a personnellement agacé... C'est pour moi le profil type du personnage "attachiant". Enfin, le scénario ne réserve aucune surprise dans son évolution. La fin est des plus prévisibles et certaines scènes sont si improbables que le personnage a du signer un pacte avec le Diable pour qu'elles arrivent. Jamais on verrait ça dans la vraie vie allo ! Mais bon, Emma Thompson est splendide, et ce, même dans un film plutôt moyen...