On ne peut que respecter le travail de Mindy Kaling, scénariste-productrice-actrice de ce "Late Night" inspiré a priori par sa propre expérience dans les milieux de la télévision et de la comédie US : en dépit des inévitables ressorts comiques inhérents au genre, son film pose avec franchise nombre de bonnes questions sur l'humour à l'époque des réseaux sociaux, sur la liberté de l'artiste soumis aux impératifs du commerce, sur le destin cruel des femmes vieillissantes à Hollywood, et quelques autres sujets pertinents. Et nous offre en outre un retour flamboyant de la brillante Emma Thompson, qui nous avait manqué, à force d'être cantonnée à des seconds rôles pittoresques dans des productions à gros budgets.
Il est donc dommage que tout cela - sans même mentionner le joli rôle offert au merveilleux John Lithgow, qu'on ne voit décidément pas assez souvent - se dilue finalement dans une conclusion au happy end anodin et consensuel, entre confession post-Me Too ratée et melting pot politiquement correct, tout juste digne d'un feel good movie standard.
[Critique écrite en 2019]