L’histoire de Laurence Anyways ne semble pas bien compliquée : un homme – Laurence – professeur de littérature aime et vit avec Fred. Une histoire d’amour semblable à tant d’autres jusqu’au jour où Laurence avoue lors de son trentième anniversaire qu’il ne se sent pas lui-même dans ce corps d’homme mais qu’il s’est toujours senti femme. Un choc. Le choc de leurs vies. La séparation semble inéluctable alors que Laurence entame enfin sa métamorphose. Chacun poursuit son chemin, chacun semble refaire sa vie. Laurence, devenu écrivain, et Fred, devenue épouse et mère, ne vont cesser de se recroiser, de se retrouver. Ces retrouvailles se révèlent toujours plus déchirantes que la précédente. Le spectateur, témoin, ne se lasse pas de les voir essayer. Essayer de s’aimer, malgré tout. Essayer de continuer à s’aimer alors que Laurence s’épanouit dans sa Métamorphose qui selon Fred l’ampute. La transsexualité finit par se retrouver au second plan. On finit par ne plus la voir, ne plus y prêter attention car le cœur de ce film est cette histoire d’amour. Elle prend toute la place. Elle crève l’écran pour nous subjuguer pendant plus de deux heures.
Cet amour impossible, le spectateur y prend part grâce à la réalisation de Xavier Dolan. Poétique, riche en couleurs, photographies ou clips, sa réalisation envoute et nous laisse perdre pied dans cette histoire d’Amour en spirale. Pour moi, il s’agit d’un véritable coup de cœur. J’ai été conquise par toute cette Beauté.