3ème film de Xavier Dolan et une bonne claque.
Dans les années 90, Laurence (Melvil Poupaud) annonce à Fred (Suzanne Clément), sa petite amie, qu’il veut devenir une femme.
Celà va prendre du temps pour comprendre, accepter et finalement encourager cette excentricité, indispensable au bonheur de Laurence, puisqu’il va falloir affronter le regard et l’opinion de la société tout entière..
On reconnait bien le style Dolan, avec une grande place faite aux femmes, des dialogues très intenses que ce soit dans les joies, les disputes, ou les pleurs, et la bande son très présente, à l’image de cette scène sur un air de Moderat : New Error, ou un slow sur du Celine Dion-chanteuse phare qu’on a également entendu dans Mommy. Dans ce couple qu’on peut qualifier de volcanique, à l’image des cheveux rouge de Suzanne Clément, les échanges se font avec beaucoup de franchise, de spontanéité. C’est parfois un peu excessif mais leur lien est très fort. Et malgré une rupture suivie d’un long silence, chacun reste obsédé par l’autre :
« Ou es-tu ? Que portes-tu ? Que fais-tu ? » Je me reveillais, je me posais ces questions sur elle. Je me couchais, avec les mêmes questions..
La relation de Laurence avec ses parents -et notamment sa mère Nathalie Baye- nous livre quelques clés psychologiques pour comprendre les motivations du personnage. "Je t’ai toujours vu comme ma fille, jamais comme mon fils".
On voit aussi les difficultés professionnels, car à cause de sa tenue vestimentaire, Laurence perd son emploi de professeur de lettres..
Un grand film, certes un peu long puisqu’il dure 2h38, mais ce n’est pas de trop lorsqu’on défend des valeurs comme l’amour et la liberté. C’est à mon avis LE grand rôle de Melvil Poupaud (vu dans Le Temps qui Reste et Les Sentiments).
A voir absolument.
critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/10/18/laurence-anyways/