Les gars de Syfy sont fiers d’eux, 2 milliards de tweets pour Sharknado 3. Etaient-ils mérités ? Nous vous laisserons le privilège de répondre par vous-même à cette question. Quoiqu’il en soit Syfy aura finalement très vite changé son fusil d’épaule suite à l’arrivée de Lavalantula, la chaine ayant fait savoir qu’elle aimerait en faire son nouveau Sharknado. Pour quelles raisons ? Echanger une invasion de requins contre une invasion d’araignées c’est déshabiller Pierre pour habiller Paul. Il suffit cependant de regarder les cinq premières minutes du métrage pour comprendre que qualitativement, nous sommes dans des sphères totalement différentes, de même que l’approche générale du concept. The Asylum, qui bosse main dans la main avec Syfy, et qui n’a rien à voir ici, pose des concepts en veux-tu en voilà qui semblent être tirés d’un chapeau puis fusionnés ensuite, et seulement après, un ersatz de scénario est écrit, où les mêmes types de personnages reviennent inlassablement, en plus d’assurer très difficilement le spectacle promis. Ici c’est l’inverse, le concept est à la fois génial et l’execution délirante, mais en plus on a de VRAIS dialogues hilarants autour, avec des calembours et références en pagaille. Rien que le rôle de Steve Guttenberg, celui d’une star déchue des années 90, fleure bon l’auto-dérision, et on sent que le type aux commandes, Mike Mendes, a un véritable amour de ce qu’il fait, preuve en est avec son précédent Big Ass Spider, buddy-movie qui avait déjà assuré un paquet de fous rires.
La star de Police Academy, c’est bien, mais quatre, c’est encore mieux ! À ce titre, la production a eu la bonne idée d’engager aussi Marion Ramsey, Michael Winslow et Leslie Easterbrook, qui interprétaient respectivement Hooks, la petite inspectrice noire à voix aiguë, puis Jones, qui lui était la machine à beatbox de la saga, et enfin Callahan, la blonde très portée sur le sexe (qui incarnait aussi la Mère Firefly de The Devil’s Rejects). Leur présence fait vibrer la corde nostalgique, et Wilson émettant à nouveau ses bruitages lors d’affrontements avec les araignées sera une plus-value indéniable. Seule petite ombre au tableau, les trois acteurs n’apparaissent que peu à l’écran, d’abord au début, puis à la fin (à noter aussi les caméos de Leigh Whannell, scénariste de Saw/Dead Silence/Insidious, et Ian Ziering, faisant un bref cross-over avec Sharknado). Quant à l’autre ombre, elle ira aux effets-spéciaux. Le résultat est en dents de scie total, comme si plusieurs boites de CGI avaient bossé dessus mais étant toutes de niveau différent. D’un côté on a certains money-shots très détaillés d’araignées expulsant de la lave, et d’un autre on voit des flammes génériques être placées ça et là, comme si quelqu’un avait hurlé au dernier moyen qu’il faille plus d’explosions et de feu. Cela n’enlève rien au divertissement final, mais ce problème de coordination s’était déjà fait sentir avec Big Ass Spider.
Pour conclure, et point qui ne laissera pas impassibles les mordus de l’horreur et du bis, le réalisateur a choisi de confier les rôles héroïques à ceux de l’ombre et pourtant indispensables au cinéma, les maquilleuses, les éclairagistes, les steadycamers et j’en passe, qui s’unissent dans la dernière partie pour en foutre plein la gueule aux arachnides. Avec des personnes habituées à manier du C4 pour réduire des décors en copeaux, le résultat est explosif !
Ah, et je vous ai parlé du passage où Steve Guttenberg vole dans le ciel avec une armure façon Iron Man des années 60 pour boxer une tarentule de la taille d’immeuble ?
Lavalantula est juste excellent et s’impose sans aucune difficulté comme le remplaçant de Sharknado. Si vous aimez les films de créatures improbables qui arrivent à savamment mêler à la fois qualité et absurdité alors vous pouvez d’ores et déjà réserver une place dans votre vidéothèque pour Lavalantula ! En plus, le sidekick est un pirate manchot.
Critique