Il faut avoir découvert "Lawrence d’Arabie" sur très grand écran pour avoir vraiment fait l’expérience du désert au cinéma. Car si "Lawrence d’Arabie" n’est pas exempt de défauts (on n’échappe pas complètement aux stéréotypes habituels, et certaines vérités historiques sont gommées pour que le personnage de T.E. Lawrence en paraisse plus noble), l’essence de ce chef d’œuvre emprunt d’un pessimisme serein rare dans les "blockbusters", c’est la représentation du désert comme espace purement métaphysique, lieu de mirages, de rêves, d’illusion et finalement de perdition (ou de rédemption ?). [Critique écrite en 1980]