Grand patron
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le 17 sept. 2015
En 1946, le réalisateur Jean Grémillon réalise ce documentaire en forme de constat des lieux de sa région d’origine, la Normandie, il est naît à Bayeux dans le Calvados, après le débarquement des alliés.
Une première partie disons plus éducative, consiste à narrer le déroulé des événements suivant la progression des troupes américaines par l’ouest et britanniques par le nord sur une carte, par un commentaire dont il est l’auteur. Entrecoupés d’images d’archive, de bombardements aériens notamment, il tend à relater des événements avant d’en mettre à nu les conséquences directes sur la population.
Cette partie s’avère de loin la plus intéressante pour, et d’une faire prendre conscience par l’image des conséquences de ce fléau de destruction massif que fut cette campagne libératrice sur la population, et de deux apporter pas mal d’explication sur la genèse même et la portée de l’œuvre de ce cinéaste naturaliste. Sur une musique composée par ses propres soins, ce qui en dit beaucoup sur le jusqu’au boutisme artistique du bonhomme, il filme des images de destruction avec une sorte de réalisme brut qui leurs confèrent une aura lyrique. Ainsi que des habitants de villes et villages détruis qui s’organisent pour l’entraide. Les gens à la tâche, ne l’oublions pas étant l’une des spécificités de l’imagerie véhiculée par Grémillon.
Puis il enchaîne sur quelques témoignages de rescapés des événements, avec en autre le poignant récit d’une infirmière témoignant du bombardement de l’hôpital dans lequel elle officiait en tant que bénévole, avec notamment cette phrase bouleversante et tellement significative « nous avions tellement soif, que je me servais de mes larmes pour m’humidifier les lèvres » et cette incroyable interview d’un résistant dont le témoignage est rendu à peine audible par le tintement inopiné d’un clocher d’église, et qui confère à ce document une authenticité presque troublante.
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le 15 mars 2019
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