Kubrick est une légende du cinéma, ses films sont aujourd'hui considérés comme des chefs d'oeuvre du 7ème art. Toute légende à sa source, son commencement. Le point de départ de celle de Kubrick est certainement Killer's Kiss (le Baiser du Tueur). Stanley Kubrick est alors un jeune réalisateur qui doit faire avec un petit budget, 40 000$) : le film est réalisé sans prise de son (les dialogues seront doublées en post-production) et le futur auteur de Shining joue les LeBron James du cinéma en étant en même temps réalisateur, cameraman et monteur.
Mais venons en au film. Au vu de ses notes et de sa faible réputation (voir nulle) je ne m'attendais à rien d’extraordinaire, mon intuition fut la bonne.
En effet le film a un gros défaut : son scénario ! Ce qui constitue la clé de voûte de tout bon film qui se respecte est ici moyen voir mauvais. Les dialogues sont plats et l'intrigue n'avance pas pendant les trois quart du film.
L'histoire d'amour qui naît entre le boxeur déchu et danseuse ne m'a guère passionnée. Le final, plutôt plaisant rattrape un peu ce sentiment, mais rien de transcendant de ce côté.
Heureusement Kubrick est un très grand réalisateur et il a réussi à sauver son film du naufrage complet. Certaines scènes sont superbement filmées, je pense notamment au match de boxe et au final (la poursuite dans les rues de New York, sur les toits puis dans la fabrique de mannequins : sublime).
Car le réalisateur n'est pas aidé par ses acteurs, ils ne brillent pas par leur interprétation, en particulier Irene Kane qui ne semble ressentir aucune émotion pendant toute la durée du film.
Killer's Kiss est donc un film honnête, intéressant au vu de la carrière de Kubrick mais plombé par un scénario digne de Plus Belle la Vie.