L'expions qui venait d'effroi
Je pense que si on voulait très sérieusement pondre un mauvais film, sans jamais sombrer dans des finesses de type parodique ou même simplement humoristique, il serait très difficile de faire pire que cette raclure de fosse à purin.
Produit par un spécialiste en la matière, le premier film du futur scénariste du Baltringue repousse à tout jamais les normes de l'acceptable et accumule sans sourciller les points rédhibitoires.
En plus d'insulter sauvagement tout mon être dans chacune des deux lignes composant le scénario, le film propose une bande son absolument insoutenable qui a même eu l'outrecuidance de me réveiller pendant une micro-sieste salvatrice. En outre, une belle grosse couche de glauque gratuit viendra badigeonner l'ensemble d'une touche de vulgarité indélébile du meilleur effet.
On évitera soigneusement de demander à Bridget Fonda et même à Jet Li ce qu'ils font dans le film, un reste de pudeur me permettant d'oublier très vite les y avoir aperçu.
Par contre, impossible de pardonner au pire acteur de l'histoire ce nouveau fleuron à accrocher à sa boutonnière. L'ignoble, le repoussant, l'abominable comédien nous démontre une nouvelle fois que le pire est toujours possible. Sa voix fausse et révulsante aura le plaisir de vous déchirer les oreilles en anglais et en français, indépendamment de toute justification logique, et finira par vous donner la certitude que pour être confronté à une telle laideur pendant des heures interminables, vous avez forcément fait quelque chose de très grave.
Et si, par hasard, terrifié d'un tel châtiment, ressortant les pires péchés souillant une âme que vous croyiez pourtant presque virginale, vous retrouvez malencontreusement deux ou trois délits enfouis au plus profond, issus probablement de votre lointaine jeunesse par trop insouciante, ne croyez pas que l'explication est à chercher là-dedans. Quelle que soit la laideur du plus répugnant de vos crimes, rien ne saurait en réalité justifier d'être exposé sans avertissement au jeu d'acteur de Tchéky Karyo.