On aurait mieux fait de décliner, car Le Bal de l'Enfer (The Invitation) est un film d'épouvante très léger sur ses effets de frayeur (quelques petits sursauts dispersés sur l'ensemble, une facture EDF qui doit se compter en centimes - on n'y voit rien - et une fin aux pays de Bisounours qui nous a fait faire la même tête que la Dame sur l'affiche...). On sait pourquoi le film a écopé en France d'un simple "déconseillé aux moins de dix ans", faisant le bonheur des gamins de sept ou huit ans profitant de l'absence d'interdiction pour s'offrir un premier frisson. Mais bon sang (c'est le cas de le dire), ce film aux lointains relents de Wedding Nightmare (la mariée qui découvre une belle-famille très dangereuse et tente de s'enfuir, avec un peu de fantastique sur la fin, ici rebelote) ne fait absolument aucun effort pour s'adresser aux adultes. On pourrait lire la
pancarte "Gentille qui va se sacrifier pour te sauver" sur le front de la vampire qui n'est pas très à l'aise avec le rituel de préparation de la mariée non consentante
, on pourrait pointer du doigt chaque moment où le film va lancer son coup de klaxon au milieu du silence (et du noir quasi-complet : "Mais c'est quoi, qui a surgi ? Et c'est qui, au fait, qui hurle ? Aziz, lumière !!!") pour nous faire lever un œil, on pourrait conseiller aux acteurs de rester dans le monde du mannequinat (car à part leur belle gueule et leurs pec's, ils jouent comme des tartes), on pourrait deviner à la fin le plan de la victime (on ne comprend pas que le méchant soit si stupide) et le seul rayon de lumière est dans la dernière minute, nous montrant
qu'elle est devenue une chasseuse de vampire qui a "presque" été des leurs, une "Blade" qu'on aurait largement préféré voir à ce film inutile
. Peut-être qu'une suite est envisagée, pour développer le projet, et on répondra présent à l'invit', ces trente secondes nous ayant plus intrigué que l'ensemble de ce Bal de l'Enfer. Espérons qu'entre-temps ils auront acheté des lampes frontales, qu'on y voit quelque chose.