Clairement, le scénario souffre de quelques incohérences légèrement regrettables. C'est toutefois le défaut majeur de cette étonnante série B souvent passionnante et d'une nervosité exemplaire. Rare de voir en effet un héros à la fois aussi antipathique et fascinant, peu scrupuleux mais d'une intelligence souvent diabolique. Ce constat est d'autant plus saisissant que Steve Sekely filme particulièrement bien l'étrange relation qui unit John et Evelyn, tous deux incarnés avec talent par Paul Henreid et Joan Bennett. La réussite est d'autant plus flagrante qu'il n'y a rien de plus frustrant qu'une bonne idée mal exploitée : ici, le réalisateur parvient à tenir le choc jusqu'au bout, la qualité des dialogues, de la photographie et des situations prenantes faisant toute la différence. Bref, ce genre de petites perles que personne ne connaît et qu'il serait urgent de redécouvrir, à l'image d'une fin exemplaire d'ironie et de cynisme : un vrai coup de cœur.