Première étape :


Des heures.
Cela fait des heures que j’erre dans ces rues.
Je ne saurais même pas vous dire si j’y suis déjà passé. Ni même vous dire dans quelle ville je suis. A vue de nez, je pense être aux Etats-Unis
Ça ressemble à un de ces petits villages de l’Illinois. Ce genre de petite ville dortoir, remplie de petits pavillons tous identiques mais parfaitement confortable, pour les familles de revenus moyens. Ce genre de baraques que les pères de familles achètent après leur nouvelle promotion professionnel en s’imaginant vivre le rêve américain au bout de quelques mois. Ces types qui finissent par faire les caves quotidiennement dans le voisinage au fil des ans pour se détendre pour contrer la réalité de leurs vies qui est devenu encore plus ennuyeuses qu'avant.
Et bien, je pense être en plein centre-ville de ce genre de petit patelin, dans une rue commerciale. Une jolie rue d’ailleurs, où la lumière des lampadaires se reflète sur les vitres des magasins locaux, ce qui donne une aura jaunâtre parfaitement plaisante et reposante dans cet obscurité.
Oui, car il fait nuit depuis longtemps, déjà. Sans but précis, je marche d’un pas robotique dans ces rues pleines de lumières vives mais surtout vides de la moindre âme humaine. Depuis combien de temps je marche, me direz-vous ? Je n’en sais rien. Depuis de nombreux jours. Voire mêmes quelques semaines. Sûrement même des mois. Pour quel motif ? Un simple plaisir personnel. Une sorte de voyage spirituel, un chemin vers la culture, la volonté de découvrir l’art sous toutes ses coutures, sans guide.
Oh, la fatigue prenant certaines fois le dessus, je tombe dans des endroits peu fréquentables, mais j’en sors toujours grandi. Une expérience reste une expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise.


Soudain, la lumière grésillante d’un vieux lampadaire défaillant me sort de ma réflexion. Je continue à marcher dans ces rues, d’un pas sûr, mais l’esprit toujours perdu. Je cherche mon but, sans savoir à quoi il ressemble. Passant devant un magasin de matériel hi-fi, j’aperçois les lumières des téléviseurs de la devanture, resté allumé pendant la nuit.
D’un œil distant, je vois des bribes d’informations complètement futiles, les téléviseurs rediffusant en boucles les faits divers de la chaîne d’informations locale. Mais j’aperçois des informations temporelles : Il est actuellement 04h35.
Une Plymouth rouge me dépasse rapidement au même moment, et j’entends la musique résonner fortement dans l’habitacle. Sûrement un petit groupe de jeunes qui rentre chez eux après une soirée étudiantes. Normal, on doit être en fin de semaine : les bars ont eu l’air de fermer tard aujourd’hui.


Je décide de continuer mon chemin, malgré l’heure tardive. Je traverse plusieurs d’autres rues et au bout de quelques minutes, j’en s’en suis déjà à la sortie de la ville. L’air de la campagne me fera le plus grand bien, je décide de continuer. Marchant sur la route, de toute façon inutilisé à cette heure tardive, j’aperçois soudain une lueur au-dessus d’une énorme bute de terre long de plusieurs centaines de mètres.
Un grillage me sépare de cette bute, mais la lueur m’attire et me conforte : j’ai envie d’en savoir plus. J’escalade ce grillage, non sans tomber lamentablement sur les fesses de l’autre côté. J’entreprends de gravir ce monticule et arrive rapidement en haut.
A l’horizon, je vois enfin cette fameuse lueur. Celle que je cherche, celle qui me manque. J’ai enfin trouvé vers où aller pour atteindre mon but. Je le sais, je le sens. Je ne suis pas loin de finir mon périple. Mais, me séparant de cette lueur, et étendu sur des hectares et des hectares de terrain se dresse un immense dépotoir.
De vieilles carcasses de voitures, des matelas bouffés par le temps, de la ferraille rongé par la rouille : c’est un spectacle désolant que je vois d’ici. Prenant mon courage à deux mains, je me décide de le traverser. D’un pas branlant, je m’élance parmi ces débris. Soudain, mon pied gauche se prend dans un guidon de vélo qui était caché parmi une montagne de vieilles boîtes de conserves rouillés. Je perds mon équilibre, je tombe. Malheureusement, je n’avais pas vu le terrain était en pente. J’atterris sur les hanches, non sans m’écorcher sur les vis d’un vieux matelas. Telle un ballon perdu, je tombe, je roule-boule sur les débris, et finis tout en bas de ce tas de détritus. Rapidement, je sens mes jambes mouillés : je suis dans une mare jaûnatre et puante ! Sûrement un mélange de petits débris métalliques dissous par l’âge et la rouille, d’essence et d’huile. Mes jambes sont bloqués, je les sens glisser petit à petit vers le fond de cet immondice. Soudain, j’ai peur. La réalité me saute aux yeux : j’ai l’impression d’être dans un sable mouvant métallique. Tout mon corps commence à descendre, j’en ai jusqu’au cou. Pétrifié de trouille, je sais que c’est la fin pour moi. La ferraille heurtant mes joues, je comprends que tout mon corps s’échoue dans ce trou sans fin. Je n’ai jamais rien vécu de pire. Je ferme les yeux, et c’est à ce moment que je le vis. L’élément qui remet en cause tout mon voyage spirituel. Le monstre de mes cauchemars. La chose la plus infâme, la plus ignoble que j’ai vu dans vie. Et cette chose se nomme…


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Le Baltringue, de Cyril Sebas.
Je ne sais pas par où commencer…
Si. Analysons tout d’abord cette phrase :
« Le Baltringue » est un film de Cyril Sebas, co-écrit par Bibi Nacéri, produit par la société Wesh-wesh Production, avec Vincent Lagaf’ dans le rôle titre.
Le Baltringue. Rien que le titre du film est une blague.
Cyril Sebas. Ce mec est le réalisateur de Gomez VS Tavarez. A vue de nez, et selon les critiques, un des pires films français de ces dernières années. Enfin quand même devant son petit frère ici-présent.
Bibi Nacéri. Le frère de Samy Nacéri. Scénariste entre-autres de Banlieu 13 et de son remake américain. (Mon dieu, comment peut-on accumuler autant de merde dans ses mains ?)
La société Wesh-Wesh Production. Non mais là, c’est même plus possible… Est-ce légal d’appeler une société comme ça ? Il sont également producteur du film « Nicostratos le pélican » . Bordel, j’ai l’impression de jouer au Kamoulox.
Certains étrons cinématographiques sont de mauvais films de producteurs. Un exemple : Cineman, de Yann Moix (noté 1/10 par mes soins). A la base, Moix voulait faire une sorte de délire cinéphile où Benoit Poelvoorde serait projeté au milieu de différentes œuvres du 7ème art. Suite au désistement de l’acteur principale et à la pression des producteurs, il fut obligé de prendre de finir son film à la pisse avec un « comique » de seconde zone bankable : Franck Dubosc. En résulte une espèce d’œuvre mort-né, renié par son créateur et complètement agonisant.
Mais « Le Baltringue » est clairement un mauvais film de réalisateurs. Le projet, depuis la base, était complètement voué à l’échec. Suffit de regarder qui travaille derrière, et on pouvait être au courant du désastre avant même que le tournage ne commence.
Je ne m’attarderais pas sur le film, qui contient TOUT ce qu’un film ne doit pas contenir.
Un humour très lourd et complètement agaçant. Des acteurs absolument insipides. Un Lagaff’ complètement en roue libre. Une BO digne des pires sitcoms françaises d’AB1.
Le mieux, c’est que ce truc n’a attiré personne dans les salles, malgré la présence d’un animateur télé connu. Personne.
En résumé, je finirais cette critique certainement plus tard, le film m’ayant complètement vidé l’esprit. Si jamais me prends l’envie de repenser à cette chose…


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Epilogue de la première étape :
Tout à coup, je sens sous ma main gauche quelque chose de dur. Je l’agrippe et tente de me hisser à la seule force de mon bras. Si j’échoue, je meurs. Je tire tant bien que mal, et soudain, ma main droite arrive à chopper le vieux pare-choc solidement fixé sur une épave de voiture de luxe. Je force en pensant à la suite. Je sais que je viens de vivre le pire moment de mon expérience, et que le meilleur est à venir
Après de nombreuses minutes d’effort, je suis enfin sorti de cet enfer. Le corps amoché mais le dos droit, fièrement debout sur le toit de la voiture qui a été l’élément de ma survie, je regarde l’horizon en pensant à la suite. L’aube se lève doucement et donne une teinte orangé au ciel à travers les quelques nuages qui passent par là.
Je vois encore cette lueur. J’ai envie de la rejoindre, c’est mon unique but. Sur le chemin, j’aperçois une silhouette, serait-ce un rôdeur ? Je m’en vais le rejoindre, convaincu qu’il pourra m’apporter beaucoup de réponses.
Je vous laisse.
On se retrouve plus tard.

SylvainL1
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le 3 mai 2015

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