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Le Banni
5.4
Le Banni

Film de Howard Hughes et Howard Hawks (1943)

mars 2011:

Nom d'une pipe de chameau vermoulu! Ce film-là permet de mesurer l'omnipotence de Howard Hugues. Si l'on veut se donner une idée des pouvoirs de ce type, il n'y a qu'à voir ce film inepte monté de toutes pièces par/pour ce magnat mégalo.

Le film est un puzzle totalement incohérent assemblant des morceaux sans lien, un tas d'éléments complètement disparates et forme à la fin un objet grotesque et risible. Ou comment un homme sans talent mais bourré de pognon et de connexions politiques a pu réaliser son rêve et faire un film de A jusqu'à Z malgré toute l'incohérence que le scénario affiche.

Nul besoin d'être grand clerc pour se rendre compte que le script a été écrit avec les pieds. Il faut avoir un esprit malade pour le trouver sensé. Les personnages passent tout le film à changer de point de vue, d'objectif, de comportement et de figure. En à peine quelques secondes, deux hommes prêts à s'entre-tuer tombent pratiquement dans les bras l'un de l'autre. Jane Russell est considérée comme un objet et part avec joie avec un homme qui la traite comme une serpillère.

J'imagine facilement les discussions des acteurs dans leur loge entre deux scènes, sur la vacuité et l'imbécillité de ce qu'on leur faisait jouer. J'aurais voulu être une petite souris pour voir leurs têtes dans ces moments là. Je ne crois pas Walter Huston dupe par exemple. Ni Jane Russell d'ailleurs, une fille intelligente et peut-être un peu trop jeune pour avoir son mot à dire.

Parlons-en de Jane Russell car si le film est passé à la postérité, il le doit certainement plus à elle, sa prestance incandescente et son affriolant présentoir mammaire qu'elle arbore avec un candeur juvénile. J'avais vu "Le banni" quand j'étais plus jeune et fringant, je ne sais plus dans quel état hormonal mais j'avais gardé le souvenir enfiévré et turgescent des effets que cette brunette généreuse provoquait en moi. Or, à part une ou deux scènes seulement, le film ne fait pas preuve d'un érotisme effronté. Ou alors je suis devenu trop blasé avec l'âge? Possible. En tout cas la participation de Jane Russell me parait moins importante que je me l'imaginais. Je pensais le film bâti sur elle, à l'image du "Duel au soleil" avec Jennifer Jones.

En fait, Howard Hughes aborde son joujou sous bien d'autres angles, très masculins avec toutes ces caractéristiques du spectacle pour garçon : les poursuites avec les indiens, les duels d'hommes à coups de poings ou de flingues plus pour un cheval que pour une femme d'ailleurs (quel bel hommage que voir ce film le "jour international de la femme", chapeau:!), cette amitié virile qui vire à la déclaration d'amour contrariée et homosexuelle d'un Thomas Mitchell transfiguré en amante trompée pour une plus jeune dulcinée, bref un film où la femme ne sert qu'à faire le café, panser les plaies, appâter le gros gibier, se faire violer et dire "merci mon amour" sans broncher.

Quelle est la part de Hugues dans l'écriture de ce machisme paradant? Je serais curieux de connaitre le fin mot de l'histoire de ce film très étrange, drôle et qui se laisse regarder pour rire, comme un petit nanar, un objet décalé, absurde et grossier.

Vous ne pourrez que vous fendre la poire à entendre chaque gag être ponctué par un couinement de trompette avec sourdine mais peu à peu, méfiez-vous, cela pourrait finir par vous taper sur les nerfs.
Alligator
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le 17 avr. 2013

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Alligator

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