Officiellement du grand Howard Hawks, officieusement deuxième et dernier film de l'extravagant, mégalo et un brin dérangé milliardaire Howard Hughes, qui va tourner un western pas du tout comme les autres (heureusement pour les amateurs de westerns !), juste pour assouvir l'obsession qu'il avait pour la poitrine plantureuse de sa jeune actrice, Jane Russell, qu'il voulait lancer (l'actrice, pas la poitrine... quoique... ; ce qu'il fera avec succès, même si sa filmo ne comptera qu'un seul grand film Les Hommes préfèrent les blondes, cette fois avec le Howard qui est un très grand réalisateur !), et pour déclencher un beau scandale qui ne manquera pas de lui faire un méga-max de pub (objectif parfaitement atteint aussi !). On ajoute un jeune acteur que notre cher milliardaire va transformer en créature en veillant à le payer que dalle et en faisant tout aussi pour qu'il n'ait pas la moindre carrière future (trop gentil le Howard !).
Il se payait le luxe aussi d'avoir Walter Huston et Thomas Mitchell et un des plus grands directeurs photo de l'histoire, Gregg Toland, pour servir du n'importe quoi.
En gros, c'est l'histoire de Billy The Kid, de Doc Holliday et de Pat Garrett (surtout ne cherchez pas la moindre trace de vérité historique. Bon d'accord, Hollywood n'est pas réputé pour sa fidélité historique, mais là... !). Pat Garrett est trop en colère et trop jaloux quand Doc Holliday drague un peu trop Billy The Kid (à croire que Hughes avait utilisé la poitrine de Russell pour détourner l'attention des très puritains censeurs, car là, c'est vraiment explicite !), et Billy the Kid se dispute un cheval avec Doc Holliday et n'en ont rien à foutre d'une jeune femme qu'ils considèrent comme moins importante (les féministes apprécieront !) ; ça, c'est le scénario.
Et on va se taper, pendant près de deux heures qui paraissent en durer vingt, de longs dialogues ridicules et plats (oui, parce qu'il n'était pas fortiche pour les dialogues non plus, Howard !) autour d'un cheval... très consistant. Additionné au fait qu'à la BO, on a la Symphonie pathétique de Tchaïkovski, qu'on se demande très sérieusement ce qu'elle peut bien foutre là (mais bon, quitte à aller dans le n'importe quoi, autant y aller jusqu'au bout !). Et on soulignera pour finir que l'histoire du tournage du film est un milliard fois plus passionnante que l'histoire du film elle-même.