Je peux dire que les presque 3h30 du film sont passées vite, même si dans la première partie on a une sorte de schéma narratif qui se répète, j’ai eu peur que tout le film soit comme ça.
Mais ce n’est pas gênant, on est plongé avec l’équipage du sous-marin, on est vraiment placé à sa hauteur, et The Boot ne cherche pas à rendre ça extraordinaire. Il y a bien quelques vues extérieures du sous-marin, mais elles restent peu éloignées. Mention spéciale aux destroyers, qui nous surplombent par leur gigantisme et le danger qu’ils représentent. Mais sinon tout au long du film, on est enfermé dans l’étroitesse du sous-marin, on n’en part pas, on est comme un membre de l’équipage.
Et cette immersion permet de renforcer la tension inhérente aux différentes situations : comme chacun, on ne voit pas ce qu’il se passe à l’extérieur, on est obligé de se fier aux quelques bruits : ces quelques indices qui nous indiquent ce qu’il va se passer dans les prochaines minutes, ou non. Voilà, à mon avis The Boot mise sur l’ambiance réelle que l’on peut trouver au sein d’un sous-marin, et le fait avec grand succès.
Peut-être que cette sobriété dans la mise en scène permet de mieux faire ressentir ce qu’est la guerre pour ces marins, ni plus, ni moins, à la manière d’un documentaire. Ainsi, j’ai trouvé qu’il y avait une mise à distance entre eux et leurs actes : ils sont enfermés dans leur bulle (le « bateau »), l’ennemi est loin et impersonnel : ce ne sont que de gros bâtiments au large, et non vraiment des personnes physiques. Il y a certes ce moment où le commandement voit les anglais fuir leur navire en flamme, mais ce n’est pas le cas du reste de l’équipage.